Les forces de police déployées sur les lieux de l’explosion du véhicule de Daphne Caruana Galizia. / DARRIN ZAMMIT LUPI / REUTERS

C’était l’une des rares sources d’information indépendante à Malte. La blogueuse Daphne Caruana Galizia, à l’origine d’accusations de corruption qui avaient provoqué des élections anticipées en juin, a été tuée lundi 16 octobre lors de l’explosion d’une bombe placée sous sa voiture.

Un « acte barbare » dénoncé par le premier ministre maltais Joseph Muscat, dont l’entourage fut la cible de la blogueuse.

« Ce qui s’est passé aujourd’hui est inacceptable à de nombreux niveaux. Aujourd’hui est une journée noire pour notre démocratie et notre liberté d’expression (…) Je n’aurai de cesse que justice soit faite. »

« Un WikiLeaks entier en une seule femme »

Au printemps, le magazine Politico avait classé Mme Caruana Galizia, 53 ans, parmi les « 28 personnalités qui font bouger l’Europe », la décrivant comme « un WikiLeaks entier en une seule femme, en croisade contre le manque de transparence et la corruption à Malte ». Elle aimait, elle, se présenter comme une « journaliste d’opinion ».

Chroniqueuse dans plusieurs médias, elle était surtout connue pour son blog très populaire dans lequel elle a dénoncé plusieurs affaires de corruption.

Début juin, le parti travailliste de M. Muscat, au pouvoir depuis 2013, avait remporté une large victoire lors d’élections législatives anticipées convoquées à la suite d’une série de scandales impliquant des proches du premier ministre, et dans la révélation desquels Mme Caruana Galizia avait joué un rôle central. M. Muscat a catégoriquement démenti les accusations et promis de démissionner si les accusations étaient démontrées.