On a testé… « South Park : l’annale du destin », le jeu de rôle entre guerre et pets
On a testé… « South Park : l’annale du destin », le jeu de rôle entre guerre et pets
Par Damien Leloup
Une suite au premier jeu de rôle situé dans l’univers du plus dingue des dessins animés sort ce mardi.
SOUTH PARK L'ANNALE DU DESTIN Trailer Français (E3 2017)
Durée : 01:59
Les jeux ont aussi leurs effets de mode. Dans Le bâton de la vérité, le premier jeu de rôle South Park, Cartman, Kyle et toute sa bande se passionnaient pour les univers médiévaux-fantastiques. Mais comme pour signaler un changement d’ère, L’Annale du destin, sa suite qui sort ce 17 octobre sur PC, PS4 et Xbox One, commence par faire table rase du passé : les magiciens et les chevaliers, c’est has been, place aux superhéros.
Mais ce changement d’univers est somme toute assez cosmétique : le plus important, c’est le monde de South Park lui-même. Et là, les choses ont peu changé. Comme sa principale source d’inspiration, le jeu des studios Ubisoft mêle avec un certain talent humour pipi-caca et critique sociale, petits travers et grands défauts du monde des adultes, cruauté et solidarité de celui des enfants… Bref, ça ressemble à du South Park, ça sent (mauvais) comme du South Park, et ça sonne presque comme du South Park – le jeu ne bénéficiant malheureusement pas des voix des doubleurs francophones de la série.
Le joueur se retrouve donc propulsé à South Park sous les traits du Nouveau ou de la Nouvelle, un enfant appelé à un grand destin. Le jeu mélange des éléments de jeu de rôle classique (points d’expérience, classes…) et des puzzles proches des point and click de la grande époque. Le tout mis au service d’une exploration de la ville la plus bête des Etats-Unis, à la rencontre de ses strip-teaseuses, familles dysfonctionnelles et autres prêtres pédophiles.
Alors, bien sûr, si l’on n’aime pas South Park, difficile de se plonger dans cette histoire rocambolesque qui démarre par la disparition d’un chat et vous entraînera assez vite dans les bas-fonds de la ville (à commencer par la cave d’Eric Cartman). A l’image du dessin animé, L’Annale du destin mélange avec une régularité assumée blagues cradingues et autres puzzles à base de pets avec de vraies trouvailles capables de faire rire les plus flegmatiques des joueurs. Tout y passe, du racisme policier aux couples malheureux, sans oublier bien sûr les profs idiots de l’école.
Coonstagram, le réseau des héros
Cartman a bien sûr tout prévu pour devenir riche grâce à sa franchise de superhéros. / Ubisoft
Ce nouvel épisode est pourtant – légèrement – plus aseptisé que son prédécesseur. Une évolution qui ne déplaira pas forcément à tout le monde, tant Le bâton de la vérité poussait le bouchon avec un enthousiasme non feint, en proposant par exemple au joueur de choisir « juif » comme classe de personnage. L’Annale du destin propose, lui, en guise de blague de création de personnage, de choisir la difficulté sur une échelle de couleur de peau : plus elle est sombre, plus le jeu est difficile. Mais la blague en est à peine une, et il est possible de changer la difficulté à volonté.
Dans la manière de jouer, ce nouveau South Park s’affranchit aussi quelque peu de son prédécesseur, mélangeant de classiques phases d’exploration et de puzzle avec des combats tactiques plus amusants que ceux de son aîné, dans lesquels on contrôle en général quatre personnages – de l’homme cerf-volant à Captain Diabète, chacun y trouvera une équipe à son (mauvais) goût. Dans la grande tradition des jeux Ubisoft, le jeu a aussi gagné une surcouche de jeu en ligne, d’objets et de tenues par dizaines, qui ne changera pas fondamentalement la donne, sauf pour les plus obsédés des collectionneurs. Autre signe des temps, le jeu bénéficie désormais de son réseau social interne, Coonstagram, qui offre quelques très bonnes plaisanteries supplémentaires – et des points d’expérience à chaque fois que l’on prend un selfie réussi.
On l’aura compris : L’Annale du destin ne révolutionne pas le genre, mais propose une suite fidèle au premier jeu de rôle South Park, lui-même très fidèle à ce qui reste l’une des séries les plus étonnantes jamais diffusées à la télévision. Haut les cœurs, et vive le Coon et sa bande.
L’avis de Pixels
On a aimé
- C’est drôle. Parfois même très drôle
- Le nouveau système de combat est amusant
- C’est South Park
On a moins aimé
- Parfois, ça aurait pu être plus drôle
- C’est un peu fouillis (notifications variées, inventaire pléthorique)
- Le système de déplacement gagnerait à être plus souple
C’est plutôt pour vous si…
- Vous préférez votre critique sociale mélangée à des blagues à base de caca
- Vous aimez les RPG et South Park ; vous avez pleuré de rire en regardant l’épisode consacré à World of Warcraft
- Vous avez toujours voulu rencontrer Eric Cartman (y compris pour lui casser la figure)
Ça n’est pas pour vous si…
- Vous aviez 4 ans la dernière fois qu’une blague pipi-caca vous a fait rire
- Vous avez 4 ans (jeu très très très déconseillé aux âmes sensibles)
- Vous avez les dédicaces de tous les doubleurs de la série
La note de Pixels :
45482940/65340280 sangliers nécessaires pour atteindre le niveau 30