Au Canada, première collision entre un drone et un avion
Au Canada, première collision entre un drone et un avion
Par Jean-Michel Normand
Cet incident, qui n’a pas fait de victime, pourrait inciter à durcir les législations en préparation.
© Carlo Allegri / Reuters / REUTERS
Un atterrissage d’urgence. Le doute, cette fois, n’est pas permis. Une collision entre un avion de ligne et un drone s’est produite – sans conséquences graves – le 12 octobre à l’approche de l’aéroport Jean-Lesage, à Québec. Le petit appareil (un Beech King Air de la compagnie SkyJet transportant deux membres d’équipage et six passagers) a annoncé avoir percuté un drone de taille réduite à 450 mètres d’altitude. Le choc a eu lieu au niveau de l’extrémité de l’aile gauche de l’appareil alors que celui-ci terminait son approche de la piste. Le pilote a annoncé un atterrissage d’urgence et il a pu poser sans encombre l’avion, sur lequel ont été relevées des rayures et des traces de peinture sur l’aile, ainsi que des éraflures sur la gaine de dégivrage. L’appareil a été remis en service.
« C’est la première fois qu’il y a une collision entre un drone est un aéronef commercial au Canada, et je suis extrêmement soulagé de savoir que l’aéronef n’a subi que des dommages mineurs et qu’il s’est posé en toute sécurité », a déclaré dans un communiqué le ministre des transports, Marc Garneau. La collision, a-t-il souligné, aurait pu avoir « des conséquences catastrophiques » si le drone avait heurté le cockpit ou un moteur. Depuis le début de l’année, il a assuré que 1 596 incidents liés à des drones avaient été signalés à son ministère, dont 131 « préoccupants du point de vue de la sécurité aérienne ». Enfin, Marc Garneau a rappelé que faire voler un drone dans l’espace aérien pouvait être passible d’une amende pouvant atteindre 25 000 dollars canadiens (13 500 euros) et/ou d’une peine de prison.
ADREES LATIF / REUTERS
Collision drone-hélicoptère à New York. Cet incident fait suite à une autre collision, survenue le 21 septembre, impliquant un hélicoptère militaire Black Hawk et un drone de la marque DJI, qui a eu lieu à 150 mètres environ au-dessus de Staten Island, à New York. L’une des pales ainsi qu’une vitre de l’appareil, qui effectuait une mission de surveillance à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations unies, ont subi des dégâts considérés comme « légers ». Le Black Hawk – un hélicoptère de dimension respectable – a pu se poser normalement, mais la pale touchée a dû être remplacée. Des restes du drone, un Phantom 4, ont été récupérés sur l’appareil de l’US Army.
Cette série ponctue une longue liste d’alertes faisant état de « quasi-collisions » entre des aéronefs et des drones de loisirs évoluant le plus souvent à des altitudes prohibées, qu’il n’est possible d’atteindre qu’après avoir modifié – ce qui n’a rien de très compliqué – les réglages par défaut des appareils. Alors que des législations sont en cours d’adoption dans de nombreux pays, les constructeurs – chinois, pour la plupart – redoutent que l’impact suscité par ces incidents pousse les pouvoirs publics à restreindre l’usage des drones par les particuliers, mais aussi pour des usages professionnels. DJI, numéro un mondial du secteur, n’a pas hésité à rédiger un mémorandum critique contre le projet de réglementation envisagé pour 2018 par les autorités canadiennes.