« Leçon de classes » : quand la maîtresse voit trop rouge
« Leçon de classes » : quand la maîtresse voit trop rouge
Par Jacques Mandelbaum
Inspiré de faits réels, le film du tchéco-slovaque Jan Hrebejk manque terriblement de naturel.
Bratislava, 1983. Une maîtresse d’école, membre du parti communiste, tire parti de sa position de pouvoir pour exiger des parents de ses élèves de multiples faveurs. Elle se met à persécuter une élève dont les parents refusent de s’exécuter. La directrice de l’école, avertie de ses agissements, réunit dans le plus grand secret les parents pour statuer sur son cas. Le récit découpe deux plans temporels. La tenue de la réunion d’une part, au cours de laquelle vont s’affronter les parents, se jauger et plus encore s’inverser les rapports de force. Et d’autre part, par retours en arrière successifs, le déroulement des événements, qu’on découvre suffisamment tragiques pour avoir motivé cette réunion.
Inspiré de faits réels qui remontent à l’enfance du scénariste du film passée sous le régime communiste, Leçon de classes est un film qui manque terriblement de naturel. Tout y est recherche d’effets, jugé et surjoué de la première à la dernière minute. Dramaturgie laborieuse et sentencieuse, que la nouvelle vague tchèque avait, semblait-t-il, rendu esthétiquement et politiquement caduque dès les années 1960. Il faut croire que la roue tourne et que tout n’est qu’éternel recommencement.
Film tchéco-slovaque de Jan Hrebejk. Avec Zuzana Maurery, Csongor Kassai, Peter Bebjak. (1h42) Sur le web : www.bodegafilms.com/film/lecon-de-classes, facebook.com/bodegafilms