Les élus catalans divisés sur la question d’élections anticipées
Les élus catalans divisés sur la question d’élections anticipées
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Face à la menace de mise sous tutelle, des membres de l’exécutif catalans souhaitent la convocation d’élections dans la région. Mais l’idée ne séduit pas toute la classe politique locale.
Session du parlement de Catalogne au cours de laquelle le président Carles Puigdemont a proclamé l’indépendance de la Catalogne et en a suspendu aussitôt l’application, le 10 octobre. / GEORGES BARTOLI/ DIVERGENCE POUR LE MONDE
La Catalogne peut-elle encore éviter sa mise sous tutelle par Madrid ? C’est en tout cas ce qu’espèrent des membres de l’exécutif indépendantiste de la Généralité, qui ont fait savoir mardi 25 octobre à leur président, Carles Puigdemont, qu’ils souhaitaient une convocation d’élections dans la région, selon des informations révélées par l’Agence France-Presse mercredi.
Pour le Parti socialiste catalan (PSC), allié au gouvernement sur ce dossier, la convocation d’élections régionales par M. Puigdemont serait interprétée comme un retour à l’ordre constitutionnel et permettrait de renoncer à la mise en œuvre par Madrid de l’article 155 de la Constitution, qui conduirait à une suspension de facto de l’autonomie de la Catalogne.
« Le mieux que puisse faire M. Puigdemont, c’est appuyer sur le bouton qui arrête les formalités de l’article 155 et convoquer des élections » régionales, a insisté de son côté le sénateur Ander Gil, du PSC. De son côté, Carles Puigdemont a fait savoir mardi qu’il comptait faire appel, devant la Cour constitutionnelle, de l’application de cet article.
Divisions chez les indépendantistes
Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, souhaite la mise en œuvre de l’article 155 – qui doit être voté vendredi par le Sénat espagnol – pour mettre fin à la menace d’une déclaration unilatérale d’indépendance de la Catalogne.
Mais d’importantes divisions persistent dans les rangs catalans. Selon le quotidien régional La Vanguardia, un « débat intense » s’est tenu mardi au sein de l’exécutif catalan entre les partisans d’élections et ceux d’une déclaration unilatérale d’indépendance.
Un autre journal catalan, El Periodico, fait savoir que le numéro deux du gouvernement, Oriol Junqueras, leader de la gauche républicaine de Catalogne (ERC, indépendantiste), a préféré ne pas se prononcer. Pourtant plusieurs élus de son parti déclaraient publiquement mardi que la seule voie possible restait la déclaration d’indépendance.
De son côté Mariano Rajoy a assuré mercredi que la suspension de l’autonomie de la Catalogne était « la seule réponse possible » au projet indépendantiste.
Puigdemont devant le Sénat ?
Carles Puigdemont pourrait s’exprimer vendredi devant le Sénat, avant qu’il n’autorise Madrid à appliquer l’article 155 de la Constitution. « Sa volonté est d’y aller pour pouvoir s’expliquer, contester cette action de l’Etat espagnol » a déclaré mardi, Jordi Turull, le porte-parole du gouvernement catalan.
Si M. Puigdemont se présentait au Sénat, Mariano Rajoy ferait probablement de même, ce qui permettrait l’ouverture d’un débat. « Si le président de la Généralité de Catalogne se présentait devant le Sénat espagnol, ce serait un pas en avant vers la recherche d’une solution au conflit », a déclaré le ministre de la justice espagnol, Rafael Catala.
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