Le Grand Prix du roman de l’Académie française attribué à Daniel Rondeau pour « Mécaniques du chaos »
Le Grand Prix du roman de l’Académie française attribué à Daniel Rondeau pour « Mécaniques du chaos »
Le Monde.fr avec AFP
Ancien ambassadeur de France, le romancier est également sélectionné pour le prix Renaudot, qui sera décerné le 6 novembre.
« Mécaniques du chaos » est un roman polyphonique, mené comme un thriller, décrivant la préparation d’un attentat islamiste en France / MAXIMILIEN LAMY / AFP
Le Grand Prix du roman de l’Académie française a été décerné à l’écrivain et ancien diplomate Daniel Rondeau pour Mécaniques du chaos (Grasset), a annoncé l’Académie, jeudi 26 octobre.
Le romancier a obtenu quatorze voix, contre treize à Yannick Haenel, et une à l’écrivain haïtien Louis-Philippe Dalembert, a annoncé la secrétaire perpétuelle de l’Académie française, Hélène Carrère d’Encausse.
« Ce roman représente la somme de tous mes engagements littéraires et personnels depuis plusieurs années », a déclaré Daniel Rondeau après la remise de cette récompense. « Je ne suis pas content, je suis très content », a ajouté le lauréat, qui avait été ajouté in extremis à la liste des finalistes de ce prix, doté de dix mille euros.
Le narrateur, Sébastien Grimaud, est archéologue, spécialiste de l’Antiquité. Mais le roman foisonne de voix singulières. Il y a celle d’Habiba, boat-people somalienne rescapée d’un naufrage sur les côtes maltaises ; de Moussa, chef de milice esclavagiste ; de Levent, diplomate turc au jeu ambigu ; de Bruno, policier de la brigade antiterroriste ; de M’Bilal, caïd salafiste ; de Sami, fils d’immigré algérien, modèle d’intégration en voie de radicalisation ; ou encore de Harry, pauvre gamin orphelin d’une cité pourrie de banlieue, utilisé comme « guetteur » par des dealers…
Soucieux de décortiquer les mécanismes de préparation d’un attentat, Daniel Rondeau emmène son lecteur, au risque de l’abasourdir, de Somalie en Ethiopie, de Turquie en Irak, de Libye en Algérie, ou encore dans une tour de la Défense, dans la banlieue déshéritée de Paris ou dans la prison de Fleury-Mérogis, contrôlée par des détenus islamistes. Il est question de terrorisme, mais aussi de trafic d’œuvres d’art et d’êtres humains. C’est un monde qui se délite que décrit Rondeau dans un livre où la mélancolie le dispute au désenchantement.
Ancien ambassadeur de France à Malte et par deux fois candidat malheureux à l’Académie française, Daniel Rondeau, 69 ans, est également sélectionné pour le prix Renaudot, qui sera décerné le 6 novembre.
Daniel Rondeau était en lice avec Yannick Haenel, avec le romancier haïtien Louis Philippe Dalembert et avec la romancière Julie Wolkenstein, fille de l’ancien académicien Bertrand Poirot-Delpech. L’an dernier, le prix avait été attribué à Adélaïde de Clermont-Tonnerre pour Le Dernier des nôtres (Grasset).