Des exemplaires de « Boussole » de Mathias Enard, Prix Goncourt 2015, dans l’imprimerie "Normandie Roto Impression" à Lonrai (Orne), en novembre 2015. / CHARLY TRIBALLEAU / AFP

Le bandeau rouge fait toujours de l’effet, constate l’institut GfK, dans une étude publiée jeudi 26 octobre sur les ventes de livres mis en place pour la rentrée littéraire. Entre 2012 et 2016, le Goncourt des lycéens arrive en moyenne en tête des ventes, avec 443 000 exemplaires, un peu plus que le prix Goncourt (398 000 exemplaires). Loin devant le prix de l’Académie française (246 000 exemplaires), le Renaudot (221 000 exemplaires), le Femina (83 000 exemplaires), l’Interallié (65 500 exemplaires) ou le Médicis (41 000 exemplaires).

Un pic en décembre

Entre août et décembre, ce moment béni pour les éditeurs, les libraires et les auteurs, s’effectuent 80 % des ventes. Un étiage qui varie peu ou prou selon les années et montre l’incroyable saisonnalité de ce marché. Le pic se situe, comme la neige, en décembre, où se négocie le quart du chiffre d’affaires annuel de la profession.

L’obtention d’un prix conjuguée à l’approche des cadeaux de Noël gonfle doublement les achats, selon GfK. Plus de 100 000 ouvrages ayant obtenu un prix littéraire – on compte tout de même en France la bagatelle de 2 000 prix… – ont été écoulés chaque semaine de décembre l’an dernier.

Rien qu’au cours des huit jours précédant Noël, en 2016, le Goncourt, Chanson douce, de Leïla Slimani (Gallimard), s’est vendu à plus de 62 000 exemplaires et le Goncourt des lycéens, Petit pays, de Gaël Faye (Grasset), à plus de 56 000 exemplaires.

Amélie Nothomb en tête des ventes

L’an dernier, cette saison « littéraire » s’est achevée avec 3,4 millions d’exemplaires vendus, soit 19 % du marché des romans contemporains grand format – aussi bien en chiffre d’affaires qu’en nombre d’exemplaires. Cette année, au 15 octobre, Frappe-toi le cœur, d’Amélie Nothomb (Albin Michel, 180 p., 16,90 euros), caracolait en tête des ventes (112 500 exemplaires), suivi par Ils vont tuer Robert Kennedy, de Marc Dugain (Gallimard, 400 p., 22,50 euros), avec 54 300 exemplaires, Bakhita, de Véronique Olmi (Albin Michel, 455 p., 22,90 euros), avec 46 500 exemplaires, et L’Art de perdre, d’Alice Zeniter (Flammarion, 512 p., 22 euros), avec 33 300 exemplaires.

Qui se précipite en librairie ? A 60 %, il s’agit de personnes de 50 ans et plus, à 60 %, de femmes, CSP +, qui habitent Paris ou l’Ile-de-France. Des acheteurs aimablement partageurs, selon cette étude, puisque plus d’un tiers des livres achetés (36 %) le sont pour en faire cadeau. Ces achats sont prémédités : à 51 %, les clients savent déjà ce qu’ils souhaitent acquérir avant de franchir le seuil d’une librairie.