Un graffiti en hommage à Steve Maia Caniço à Nantes, le 15 juillet. / LOIC VENANCE / AFP

Depuis la découverte, lundi, du corps de Steve Maia Caniço dans la Loire, plusieurs mots d’ordre appelaient à se rassembler pour rendre hommage au jeune homme disparu lors d’une intervention controversée des forces de l’ordre, le soir de la Fête de la musique. La plupart donnaient rendez-vous place du Commerce, à Nantes, samedi 3 août, dès 13 heures.

Mais le préfet de Loire-Atlantique en a décidé autrement, interdisant tout rassemblement dans le centre-ville de Nantes samedi, de 10 heures à 20 heures, « afin de garantir l’ordre public ». « Un dispositif de sécurité adapté, réactif et mobile, sera déployé pour prévenir les violences, protéger le centre-ville et procéder, le cas échéant, aux interpellations des fauteurs de troubles », prévient le communiqué de la préfecture.

Les autorités soulignent que cet appel à rassemblement « n’a fait l’objet d’aucune déclaration à ce jour » et qu’« aucun organisateur » n’a « pu être identifié ». La préfecture fait également valoir que « cette mobilisation devrait être renforcée par la présence de manifestants ultras et d’individus extrêmement radicaux de type black bloc » et qu’« il existe donc un risque important que soient commises des actions violentes dans le centre-ville ».

« En conséquence, afin, d’une part de protéger les personnes et les biens et, d’autre part, d’assurer le respect du rassemblement pour Steve Maia Caniço, le préfet a décidé d’interdire toute manifestation ou rassemblement dans plusieurs périmètres du centre-ville de Nantes de 10 heures à 20 heures ce samedi », justifie le communiqué.

Des hommages rendus dans plusieurs villes

Des arrêtés préfectoraux ont également été pris pour interdire des « artifices », « le port et le transport, sans motif légitime, d’objets pouvant constituer une arme », ainsi que « l’achat et la vente au détail, l’enlèvement ou le transport de tout carburant dans tous les points de distribution situés dans les communes de Nantes Métropole ».

L’avocate de la famille du jeune homme, Me Cécile de Oliveira, avait expliqué mercredi à l’Agence France-Presse (AFP) qu’elle ne savait pas si les proches du jeune homme participeraient à cet hommage. C’est une possibilité, avait-elle expliqué, car « ils sont touchés par leur solidarité ».

Après la nuit du 21 au 22 juin, durant laquelle Steve Maia Caniço a disparu alors qu’il assistait à un concert en bord de Loire, les murs de Nantes ont été recouverts d’affiches demandant « Où est Steve ? ». Son corps a été retrouvé dans le fleuve cinq semaines plus tard et identifié mardi. Des affichettes « Où est la justice ? » sont venues remplacer les anciennes, raconte France 3 Pays de la Loire.

Depuis la découverte du corps, des rassemblements ont eu lieu dans différentes villes de France. A Bordeaux, 250 personnes se sont rassemblées en silence mardi soir pour rendre hommage à l’animateur périscolaire de 24 ans. Ce même jour, une cinquantaine de personnes se sont retrouvées devant le commissariat de police de Besançon pour réclamer « justice pour Steve », relate France 3 Bourgogne-Franche-Comté. A Toulouse, mercredi soir, plusieurs centaines de personnes ont défilé derrière les slogans « La police assassine » ou « Castaner démission », selon France Bleu Haute-Garonne.

Ce que l’on sait de la mort de Steve Maia Caniço à Nantes
Durée : 02:24