Visé par deux plaintes pour viol, Tariq Ramadan fustige une « machine à mensonges »
Visé par deux plaintes pour viol, Tariq Ramadan fustige une « machine à mensonges »
Le théologien a annoncé, samedi soir, sur sa page Facebook son intention de déposer une deuxième plainte.
L’islamologue et théologien Tariq Ramadan, visé récemment par deux plaintes pour viol, a réagi pour la première fois, dans la soirée du 28 octobre, en publiant, sur sa page Facebook, un message qui dénonce une « campagne de calomnie » enclenchée par ses « ennemies de toujours ».
Le théologien suisse, visé depuis lundi par une enquête à Paris pour « viol, agression sexuelle, violences et menaces de mort », s’exprimait au lendemain de la révélation d’une nouvelle plainte, déposée jeudi à Paris, et qui dénonce des faits similaires.
Après celle d’Henda Ayari, le 20 octobre, contre l’islamologue suisse, la nouvelle plainte a été reçue vendredi 27 octobre au parquet. Elle est accompagnée d’un témoignage circonstancié et accablant, dont Le Monde a pris connaissance, ainsi que Le Parisien, et concerne des faits qui auraient eu lieu en 2009 et ne sont donc pas prescrits.
« Plus je hurlais et plus il tapait », raconte-t-elle dans son témoignage. « Il m’a traînée par les cheveux dans toute la chambre pour m’amener dans la baignoire de la salle de bain pour m’uriner dessus », rapporte-t-elle.
Ce témoignage succède à celui d’une ancienne salafiste devenue militante féministe et laïque. Henda Ayari, 40 ans, a publié ses accusations sur sa page Facebook le 20 octobre, en plein débat autour du harcèlement sexuel dans la société. Elle a été entendue mardi par les enquêteurs sur ces faits qui remonteraient à 2012.
« Un long et âpre combat »
Alors que son avocat a annoncé avoir porté plainte lundi pour « dénonciation calomnieuse », M. Ramadan affirme qu’une « nouvelle plainte sera déposée dans les prochains jours puisque mes adversaires ont enclenché la machine à mensonges ».
« Je suis depuis plusieurs jours la cible d’une campagne de calomnie qui fédère assez limpidement mes ennemis de toujours », écrit ce professeur d’études islamiques contemporaines à l’université d’Oxford, en Grande-Bretagne.
« Il est triste de voir nos adversaires réduits à soutenir l’imposture et la tromperie érigées en vertu », poursuit-il avant de conclure : « le droit doit maintenant parler, mon avocat est en charge de ce dossier, nous nous attendons à un long et âpre combat. Je suis serein et déterminé ».
Tariq Ramadan, 55 ans, petit-fils de Hassan El-Banna, fondateur de la confrérie égyptienne islamiste des Frères musulmans, bénéficie d’une forte popularité dans les milieux musulmans conservateurs. Il est aussi très contesté, notamment dans les sphères laïques, qui voient en lui le tenant d’un islam politique.