Au-delà du « greenwashing », l’environnement devient le nouvel horizon des ingénieurs
Au-delà du « greenwashing », l’environnement devient le nouvel horizon des ingénieurs
Par Jean-Claude Lewandowski
Désormais omniprésentes, les préoccupations liées à l’environnement et au développement durable offrent aux jeunes ingénieurs une foule d’opportunités, dans des métiers très divers
mario wagner
Changement climatique, énergies nouvelles, développement durable… Partout, ces questions sont désormais à l’ordre du jour. Incontournables. Quelle est la portée de ce mouvement ? Quel impact pour les entreprises ? Pour l’emploi des ingénieurs ? Et pour les écoles ? Longtemps, les postes proposés sont restés peu nombreux. La plupart des sociétés se contentaient d’un poste de « M. Environnement », chargé d’appliquer les normes et de promouvoir les « bonnes pratiques » en interne. Les écoles d’ingénieurs pouvaient s’en tenir à une « sensibilisation » des élèves et à quelques modules de cours spécialisés. Une façon pour elles de se montrer « dans le coup », et de répondre aux attentes des étudiants.
Aujourd’hui, tout a changé. L’agenda international se fait de plus en plus contraignant, pour les Etats comme pour les industriels. « Le plan climat-énergie, à l’échelle européenne, prévoit une baisse de 40 % des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030, rappelle Patricia Arlabosse, enseignante à l’Ecole des mines d’Albi. Toutes les branches sont concernées. Nos ingénieurs seront forcément confrontés à ces problématiques. »
Conséquence, les entreprises s’emparent du sujet. « Nous vivons une transformation radicale », constate Olivier Herout, directeur adjoint chargé des ressources humaines d’Engie. Le groupe cède ses centrales au gaz et mise à fond sur l’éolien et les énergies renouvelables. Et de nouveaux acteurs voient le jour : PME et start-up spécialisées, mais aussi cabinets-conseils, organismes de certification et de contrôle…
A la clé, des emplois qualifiés de plus en plus nombreux. Les recrutements d’ingénieurs accélèrent : de l’ordre de 2 000 par an pour Engie, plusieurs centaines chez Veolia. « Les effectifs se sont beaucoup étoffés dans les services “environnement” des entreprises – notamment parce qu’il s’agit de traiter en même temps de développement durable, de sécurité et de santé au travail », observe Fatine Dallet, directrice des divisions ingénieurs, achats et logistique du cabinet de recrutement Michael Page. Les chantiers ne manquent pas : traitement des déchets et des rejets, approvisionnement en eau, énergies renouvelables (éolien, biomasse, photovoltaïque) et traditionnelles. Et la liste est longue des métiers concernés : chef de projet, directeur d’usine, responsable d’exploitation, expert, consultant… Sans oublier le secteur de la maintenance, qui recrute beaucoup.
Les jeunes diplômés voient ainsi leurs opportunités de carrière se multiplier, tant dans les grands groupes (énergéticiens ou non) que dans les petites structures ou les bureaux d’études. « Et les passerelles sont nombreuses », ajoute Fatine Dallet. « Mais l’expertise technique ne suffit pas, souligne Bertrand Delvolvé, directeur du développement ressources humaines de Veolia. Nous voulons des jeunes motivés, passionnés par nos métiers et par les évolutions de la société. »
Les écoles d’ingénieurs et les filières scientifiques universitaires s’adaptent à cette nouvelle donne. La thématique environnementale irrigue souvent l’ensemble du cursus, sous forme de cours spécifiques, de conférences, de travaux dirigés ou de stages en entreprise. Et des formations spécialisées voient le jour. Quant aux campus, ils se mettent à l’heure des normes environnementales. C’est toute la vie des écoles et des universités qui est en train de passer au vert.
Participez au Salon des grandes écoles « Le Monde », samedi 11 et dimanche 12 novembre
Ecoles d’ingénieurs et de commerce, avec ou sans prépa, Sciences Po et les IEP, grandes écoles spécialisées et filières universitaires comme les IAE… Cent quatre-vingt-cinq établissements d’enseignement supérieur seront présents au Salon des grandes écoles du Monde, samedi 11 et dimanche 12 novembre, aux Docks (Paris 13e). Les lycéens de première, de terminale, les élèves de classes préparatoires, les étudiants bac + 2 et bac + 3 pourront y rencontrer des responsables de formations et des étudiants.
Une vingtaine de conférences animées par des journalistes du Monde, ainsi que des séances de coaching sont également au programme. Ainsi, un chatbot surnommé « Arsene » facilitera cette année les inscriptions et permettra de poser des questions pendant l’événement.