Dessin d’audience représentant Abdelkader Merah et son avocat Eric Dupond-Moretti lors de son procès le 2 novembre. / BENOIT PEYRUCQ / AFP

Le parquet de Paris ouvre, jeudi 9 novembre, une enquête dans le cadre de la diffusion par l’hebdomadaire Paris Match de photos prises durant le procès d’Abdelkader Merah, a fait savoir une source judiciaire.

Mercredi, l’hebdomadaire publiait sur son site une photo d’Abdelkader Merah prise dans le box des accusés, en infraction avec la loi. Deux images sont également parues jeudi dans l’hebdomadaire papier, l’une montre l’homme le jour du verdict derrière ses avocats, Antoine Vey et Éric Dupond-Moretti. La seconde photo fait apparaître la mère de la famille Merah en train de témoigner devant la cour, derrière elle, l’autre accusé, Fettah Malki, condamné à quatorze ans de prison.

Abdelkader Merah a été condamné à vingt ans de réclusion criminelle pour association de malfaiteurs terroriste, le 2 novembre.

Réaction de la presse judiciaire

La publication de l’image, mercredi, n’avait pas manqué, de faire réagir le milieu de la presse judiciaire. L’association de la presse judiciaire (APJ) avait répliqué sur Twitter, condamnant « fermement la publication par Paris Match des photos de M. Merah et de M. Malki [son coaccusé] prises pendant leur procès aux assises de Paris ».

D’après la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, tout enregistrement de son ou d’image est interdit dans l’enceinte d’un tribunal. Paris Match risque ainsi 4 500 euros d’amende et la confiscation des exemplaires imprimés. La justice peut aussi tenter de faire cesser la diffusion sur les supports numériques.

Une publication coutumière du fait

Ce n’est pas la première fois que Paris Match publie des photos prises lors d’une audience. Lors du procès de Michel Fourniret en 2008, l’hebdomadaire s’était vu retirer son accréditation pour couvrir le procès après avoir publié une photo montrant le tueur en série assis dans le box des accusés. Michel Fourniret avait refusé à l’ouverture du procès de s’exposer aux prises de vue des photographes et cameramen.

En juillet, le tribunal de grande instance de Paris avait aussi interdit à l’hebdomadaire « toute nouvelle publication » de deux photos de l’attentat survenu le 14 juillet 2016 à Nice, sans toutefois ordonner le retrait du magazine des kiosques.