La ministre de la justice veut faire plus pour les victimes de violences sexuelles
La ministre de la justice veut faire plus pour les victimes de violences sexuelles
Le Monde.fr avec AFP
Invitée de RTL lundi, Nicole Belloubet envisage la mise en place de préplaintes en ligne pour les victimes de violence sexuelles, et affirme que l’âge minimal du consentement pourrait être établi à 13 ans.
La ministre de la justice, Nicole Belloubet, envisage la mise en place de préplaintes en ligne pour les victimes de violences sexuelles. Invitée de RTL, lundi 13 novembre, Mme Belloubet a déclaré que la justice était « prête à faire face » à la hausse des plaintes pour violences sexuelles déposées en zone de gendarmerie. Celles-ci ont augmenté en octobre de 30 % par rapport à la même période de l’année précédente (+ 360 faits), selon des données citées par l’Agence France-Presse.
Le principe de la préplainte en ligne « existe pour les atteintes aux biens. Je ne vois pas pourquoi nous ne pourrions pas le faire dans ce cadre-là », a déclaré Mme Belloubet. Ce qui permettrait à la victime de ne pas avoir à se déplacer au commissariat.
Expérience dans les hôpitaux
Mme Belloubet a également évoqué une expérience dans les hôpitaux « qui consiste à prélever les preuves de violence sexuelle sans que la plainte ait été déposée ». « Ensuite, la victime peut décider si elle porte plainte. »
« Mon souci, c’est que les victimes aillent porter plainte et que nous puissions avoir le maximum de preuves », a déclaré la ministre. Un travail sur l’écoute des victimes va être conduit, a-t-elle promis. Il s’agirait par exemple de ne « pas mettre la victime systématiquement face à son agresseur à plusieurs reprises pendant l’enquête ».
L’âge minimal du consentement évoqué
La ministre de la justice a également évoqué l’âge minimal de consentement à un acte sexuel, expliquant que l’âge de 13 ans « pourrait être retenu ». Le 7 novembre, un homme accusé du viol d’une fillette de 11 ans a été acquitté, la cour d’assises de Seine-et-Marne a estimé qu’il n’y avait pas eu de « contrainte ».
Nicole Belloubet a jugé « capitale » la question de l’âge minimal du consentement, « car il y a évidemment des situations extrêmement choquantes et inacceptables ». Par ailleurs, la ministre a dit étudier un éventuel allongement du délai de prescription quand il y a eu un viol sur mineur : celui-ci pourrait passer « de vingt à trente ans ».