L’appel du secrétaire général, Antonio Guterres, a été entendu. Devant la dégradation de la situation sécuritaire et politique en Centrafrique, le Conseil de sécurité de l’ONU doit voter, mercredi 15 novembre, le renouvellement pour un an du mandat de la Minusca (Mission de l’ONU en Centrafrique) et décider de l’envoi de 900 casques bleus supplémentaires, pour atteindre 11 650 soldats. Ces militaires doivent être déployés en province pour des opérations « coups de poing » contre les groupes armés. L’administration Trump, qui impose, depuis le mois de janvier, des économies aux opérations de maintien de la paix, y serait toutefois favorable.

« Nous ne sommes pas opposés sur le principe à une augmentation modeste des troupes de la Minusca, note un porte-parole de la mission américaine à l’ONU, mais à la seule condition que les troupes supplémentaires apportent un réel plus. » Les casques bleus devront, à cet égard, répondre aux « plus hauts standards professionnels et s’abstenir de toute agression sexuelle, pour lesquelles nous avons une politique de tolérance zéro. »

Regain de violence à Bangui

Ce renouvellement intervient alors que le département des opérations de la paix a annoncé, lundi, l’ouverture d’une enquête sur de possibles défaillances commises par des casques bleus entre le 1er mai et le 31 août lors de heurts avec des groupes armés. Cette enquête indépendante doit déterminer « quelle a été la réponse de l’ONU lors d’attaques menées contre des civils par des groupes armés dans des lieux proches d’une présence de la Minusca », selon le communiqué.

Le nouveau mandat doit se recentrer sur deux priorités : la protection des civils et un soutien au processus politique. Signe de la détérioration de la situation, Bangui, la capitale, a renoué, samedi soir, avec la violence. Une attaque à la grenade, par des hommes non identifiés, contre un café a fait au moins sept morts et une vingtaine de blessés.