LES FAITS

La Chine a annoncé, mercredi 15 novembre, l’envoi en Corée du Nord d’un « représentant spécial ». Cet émissaire du président Xi Jinping, Song Tao, par ailleurs chef du « bureau de liaison internationale » du Parti communiste chinois (PCC), sera à Pyongyang vendredi. L’information a été confirmée par l’agence de presse officielle nord-coréenne KCNA.

Officiellement, Song Tao est chargé d’informer le pouvoir nord-coréen des développements liés au congrès quinquennal du PCC, qui s’est tenu à la mi-octobre, a fait savoir l’agence étatique Chine nouvelle, sans livrer d’autres détails. La durée du séjour n’a pas été précisée. Pas plus que la possibilité d’une rencontre Kim Kong-un, le dirigeant nord-coréen.

LE CONTEXTE

Ce déplacement n’est pas anodin. La dernière visite en Corée du Nord d’un représentant spécial chinois remonte à 2016. Xi Jinping n’a, pour sa part, jamais rencontré Kim Jong-un depuis l’arrivée de celui-ci au pouvoir, à la fin de 2011.

L’envoi de ce « représentant spécial » survient en pleine crise sur le programme nucléaire et balistique nord-coréen. Son annonce intervient juste après la tournée en Asie du président américain Donald Trump, qui a appelé Pékin à renforcer la pression sur Pyongyang.

« La Chine peut régler ce problème facilement et rapidement », a affirmé M. Trump devant Xi Jinping. Il a ensuite assuré, dans un tweet, que le président chinois avait accepté de « durcir les sanctions », sans autres précisions.

LES DÉVELOPPEMENTS POSSIBLES

La ligne actuelle de la diplomatie chinoise est claire : Pékin approuve et applique les sanctions internationales adoptées par le Conseil de sécurité de l’ONU, mais s’oppose aux « sanctions unilatérales », prises notamment par Washington.

La Chine a ainsi réduit ses achats de charbon et de minerais nord-coréens. Pékin a également sommé, à la fin de septembre, les entreprises nord-coréennes établies en Chine de cesser leur activité d’ici à janvier, tout en s’engageant à réduire ses exportations de produits pétroliers raffinés vers son voisin.

Pour le gouvernement chinois, la solution pour régler le dossier nord-coréen doit être « pacifique ». Avec Moscou, Pékin propose un « double moratoire » : arrêt simultané des essais balistiques et nucléaires de Pyongyang et des manœuvres militaires américano-sud-coréennes. Ce dont les Etats-Unis ne veulent pas entendre parler.