Coupe du monde de rugby 2023 : une bonne affaire mais pour qui ?
Coupe du monde de rugby 2023 : une bonne affaire mais pour qui ?
LE MONDE ECONOMIE
Grâce à une campagne agressive, la France a gagné la mêlée pour l’organisation de la Coupe du monde de rugby en 2023. Reste à transformer les promesses en revenus.
Dans un dernier contre-pied victorieux, la France l’a emporté dans la course à l’attribution de la Coupe du monde de rugby, qui se tiendra en France en septembre et octobre 2023. En dépit de la recommandation technique de World Rugby, la Fédération internationale, la candidature française l’a emporté sur celle de l’Afrique du Sud. Pour le London Times, c’est parce que la France « avait le plus gros carnet de chèques » qu’elle l’a emporté. L’occasion de revenir sur les chiffres clés de cet événement.
- Des promesses de revenus records pour World Rugby
Pour emporter la majorité des voix, la Fédération française de rugby (FFR) a su parler au portefeuille de World Rugby (WR), l’organisme international qui gère le rugby à XV et à XIII, et qui ne vit quasiment que de la Coupe du monde. La France s’est engagée à reverser de manière ferme et irrévocable 407 millions d’euros. 171 millions pour s’acquitter des droits d’organisation et 236 millions correspondant aux engagements en matière de frais d’organisation du tournoi. Ces sommes sont garanties par deux cautions, la première par la CDC et la seconde par la Société générale. Selon le site de L’Équipe, la FFR espérerait des recettes de 500 millions d’euros. Avec à la clé 68 millions de bénéfices qui devraient, dans leur majorité, alimenter le rugby amateur hexagonal.
- Des retombées économiques « élastiques »
La FFR a commandé au cabinet Deloitte une étude d’impact économique de l’organisation de la Coupe du monde en 2023. Selon cette dernière, publiée en mai 2017, l’organisation du Mondial en France « générera un impact global de l’ordre de 1,9 à 2,4 milliards d’euros », avec 17 000 emplois préservés ou créés.
- Des visiteurs plus nombreux que lors des précédentes éditions
Toujours selon Deloitte, l’événement devrait permettre d’attirer jusqu’à 450 000 visiteurs étrangers. C’est 100 000 de plus que la précédente Coupe du monde organisée en France, en 2007, et près de 50 000 de plus que lors de celle organisée en Angleterre et au Pays de Galles, en 2015. Deloitte estime que ces spectateurs – français et étrangers – devraient dépenser pendant la Coupe du monde entre 720 et 916 millions d’euros en transport, hébergement et restauration.
- Un petit chèque dans les caisses de l’Etat
TVA, taxes de séjour ou d’aéroports… La Coupe du monde de rugby 2023 pourrait permettre à l’Etat d’encaisser 119 millions d’euros de taxes additionnelles.