Levothyrox : arrivée d’un médicament alternatif supplémentaire début décembre
Levothyrox : arrivée d’un médicament alternatif supplémentaire début décembre
Cette alternative, le Thyrofix, sera disponible à partir de décembre. Ce qui portera à cinq le nombre de médicaments de ce genre pour les malades de la thyroïde.
Des boîtes de Levothyrox nouvelle formule et d’Euthyrox, l’ancienne formule du Levothyrox, le 2 octobre 2017. / JACQUES DEMARTHON / AFP
Devant la multiplication des effets secondaires de la nouvelle formule du médicament Levothyrox, prescrit à trois millions de malades de la thyroïde, les laboratoires cherchent des solutions. Une alternative supplémentaire au Levothyrox, le Thyrofix (laboratoire Unipharma), sera disponible à partir de la première semaine de décembre, a annoncé, vendredi 17 novembre, la direction générale de la santé (DGS). Ce qui portera à cinq le nombre de médicaments de ce genre pour les malades de la thyroïde.
« Il s’agit d’un médicament générique qui dispose d’une autorisation de mise sur le marché en France depuis le 20 septembre », a précisé la DGS dans un communiqué. « Par ailleurs, l’Agence du médicament ANSM étudie l’arrivée de nouvelles spécialités, notamment sous une forme galénique [c’est-à-dire un aspect physique] différente », a ajouté la DGS.
L’affaire
La nouvelle formule du Levothyrox a été mise sur le marché en mars, mais certains patients se sont rapidement plaints d’effets secondaires. Face à leur colère, les autorités de santé ont dû mettre en place des alternatives, alors que le Levothyrox (Merck) était jusque-là en situation de quasi-monopole, avec quelque 3 millions d’usagers.
Les autorités de santé insistent sur le fait que les patients qui ne rencontrent pas de problème avec la nouvelle formule du Levothyrox ne doivent pas changer de traitement. « Dans tous les cas, les patients ne doivent jamais arrêter ou modifier leur traitement sans avis médical », souligne la DGS.
Des alternatives
Des stocks de l’ancienne formule ont été importés d’Allemagne de façon transitoire, sous le nom d’Euthyrox. Selon les chiffres du ministère, 198 720 boîtes d’Euthyrox importées ont été mises à disposition des patients à partir du 2 octobre. « A ce jour, 150 000 traitements ont été dispensés, selon la DGS. Des quantités comparables seront à nouveau importées et disponibles dans les officines à compter de mi-décembre [pour] laisser le temps aux patients de se reporter vers les alternatives disponibles ».
La deuxième alternative est le L-Thyroxin Henning (Sanofi). « Depuis sa mise sur le marché le 16 octobre, plus de 300 000 boîtes ont été mises à disposition », indique la DGS, selon laquelle « près de 200 000 traitements ont été à ce jour dispensés ».
« D’ici la fin décembre, plus de 400 000 boîtes supplémentaires sont attendues », poursuit-elle en rappelant que ce médicament est « mis à disposition de manière pérenne » en France, contrairement à l’Euthyrox.
Enfin, la dernière alternative au Levothyrox est la L-Thyroxine (Serb), qui se prend sous forme de gouttes. Ce médicament est le seul qui était déjà présent sur le marché aux côtés du Levothyrox avant le début de la crise, mais il était indiqué en priorité pour les enfants et les personnes qui ont des troubles de la déglutition. Depuis octobre, la production en a été augmentée « à hauteur de 18 000 flacons par semaine » pour « répondre aux demandes supplémentaires », selon la DGS.
Des procédures judiciaires
Mardi, le tribunal de grande instance de Toulouse a ordonné à Merck de délivrer « sans délai » l’ancienne formule du Levothyrox à 25 patients de Haute-Garonne qui se plaignaient de « graves troubles ». Les associations espèrent que ce jugement fera jurisprudence.