La salle baroque de l’abbaye de Saint-Gall, en Suisse, abrite une prestigieuse bibliothèque. / Wikimedia Commons

A l’extrême nord-est de la Suisse, non loin des frontières allemande et autrichienne, se niche la petite ville de Saint-Gall (75 000 habitants). Difficile, lorsque l’on se promène dans les rues piétonnes bordées de vieilles maisons à colombages, d’imaginer que sur ses hauteurs se trouve la célèbre université de Saint-Gall (Sankt-Gallenen allemand, la langue de la région), fondée en 1898 et spécialisé en économie et en droit. D’ailleurs, « les étudiants se mêlent peu aux gens de la ville », remarque Maximilien, jeune Nantais en 2e année de bachelor en business dans cet établissement. C’est là que l’élite de la nation suisse est formée, mais pas seulement : la réputation de l’université attire 8 300 étudiants de nombreuses nationalités qui suivent les programmes de bachelor, de master, de doctorats, plusieurs d’entre eux étant proposés en anglais.

Sa notoriété, Saint-Gall la doit en grande partie à son master en « Strategy and International ­Management » (SIM). Pour la septième année consécutive, il a été élu, en septembre, premier du classement des masters de management du Financial Times, qui distingue 95 business schools du monde entier (HEC est deuxième, l’Essec cinquième). Maximilien a vu ici l’opportunité d’éviter une classe préparatoire en France pour bénéficier d’une formation comparable aux grandes écoles de commerce de l’Hexagone pour environ 6 000 francs suisses (5 000 euros) par an « seulement ».

Un mini-Forum de Davos

La condition pour être admis en bachelor ? Avoir obtenu un bac S avec 12 de moyenne et réussir un difficile examen d’entrée. A Saint-Gall, les places sont disputées, l’université ne devant pas avoir plus de 25 % d’étudiants étrangers. « Il est évident que ce classement [du Financial Times] a profité à toute l’université. Et nous l’utilisons pour continuer de nous développer », confirme le professeur Omid Aschari, directeur du master SIM depuis son lancement en 2004.

L’homme nourrit une forte ambition pour son programme, auquel participent pour cette quatorzième session, cinquante-huit étudiants. « Ce master n’est pas juste la chance d’accumuler des connaissances avancées et des compétences, affirme-t-il. Notre objectif est d’aider les jeunes à grandir en tant que personne, à comprendre qui ils veulent devenir et quel type de rôle ils veulent avoir dans l’amélioration du monde. » Dans cette optique, Omid Aschari a lancé en 2009 le SIMagination Challenge, un des piliers du master, où les étudiants doivent définir un projet social dans le monde, se rendre sur place, et travailler pour trouver des solutions. De façon générale, « notre université permet aux étudiants de lancer des nouvelles initiatives », ajoute le professeur.

« Il n’y a pas grand-chose à faire dans la ville de Saint-Gall, alors on s’investit davantage dans les associations », sourit le Suisse francophone Massimo, en bachelor business. Parmi les événements organisés, le plus connu est le Symposium de Saint-Gall, une sorte de mini-Forum économique mondial de Davos. Organisé chaque année (en mai) depuis 1970, il favorise les échanges entre dirigeants d’aujourd’hui et de demain.

« Le Monde » aide les jeunes à s’orienter vers les études supérieures

Pour aider les 16-25 ans, leurs familles et les enseignants à se formuler les bonnes questions, Le Monde organise les conférences O21/s’orienter au 21e siècle, à Nancy (1er et 2 décembre 2017), Lille (19 et 20 janvier 2018), Nantes (16 et 17 février 2018), Bordeaux (2 et 3 mars 2018) et Paris (17 et 18 mars 2018).

S’y ajoutent des salons étudiants : après le salon des grandes écoles organisé chaque année en novembre, sont prévus le salon des formations artistiques START, samedi 2 et dimanche 3 décembre, et le Salon des masters et mastères spécialisés SAMS. A consulter également, notre rubrique Le Monde Campus, et tout particulièrement ses sous-rubriques APB, O21 et Etudes supérieures.