« Ce compte a été fermé en raison du non-respect du règlement de la communauté YouTube. » C’est le message que les 8,5 millions d’abonnés de la chaîne YouTube « Toy Freaks » (« fous de jouets ») peuvent désormais lire quand ils essayent de se connecter à la chaîne lancée il y a cinq ans par Greg Chism, alias « Freak Daddy » (« papa taré »).

Père célibataire de l’Illinois (Etats-Unis), il y mettait en scène ses filles de 9 et 7 ans, aussi bien dans des vidéos promotionnelles pour des jouets que dans des scènes de vie quotidienne. La chaîne cumulait 500 vidéos, ayant généré un total de 7 milliards de vues.

Si ces vidéos sont aujourd’hui inaccessibles, le quotidien britannique The Times en décrit plusieurs, à l’image de celle où les deux fillettes, effrayées et déguisées en bébés, sont mises en présence de serpents vivants. Dans une autre, l’une des filles, en train de perdre une dent de lait, hurle tandis qu’elle est filmée en gros plan, la bouche en sang. The Times mentionne aussi des vidéos, dans lesquelles « Freak Daddy » jette un crapaud dans le bain des enfants ou étale de la mousse à raser sur le visage d’une de ses filles en pleurs.

Canulars cruels

En mai, les vidéos du youtubeur américain Michael « DaddyOFive » Martin avaient déjà provoqué une polémique similaire. On y voyait le vidéaste imposer des canulars cruels à ses enfants, avec la complicité de sa compagne.

En septembre, la justice avait finalement condamné le couple à cinq ans de mise à l’épreuve, tandis que la garde de deux des enfants, nés d’une autre union, avait été confiée à leur mère biologique.

Si toutes ses vidéos antérieures à la polémique ont été effacées, la chaîne de Michael Martin n’a cependant pas été supprimée par YouTube. Le vidéaste a par ailleurs lancé depuis deux nouvelles chaînes : DaddyOFive Gaming, où il teste des jeux vidéo, et FamilyOFive, où il continue de filmer sa vie quotidienne, aux côtés de sa compagne et de leurs deux autres enfants.

Des chaînes françaises critiquées

En France, des chaînes à succès comme Studio Bubble Tea (un million d’abonnés) et Swan the Voice (1,8 million) font elles aussi l’objet de critiques régulières.

A chaque fois, il s’agit de vidéos dans lesquelles des parents mettent en scène leurs enfants en train de déballer des cadeaux – une pratique qui pourrait s’apparenter, selon Thierry Vallat, avocat au barreau de Paris cité par LCI, à du travail illégal.

La fermeture de « Toy Freaks »survient alors que les vidéos polémiques ou extremistes ternissent la réputation de la plate-forme auprès des annonceurs. Le Times avance même que 250 annonceurs auraient mis cette année un terme à leur collaboration avec YouTube, de peur d’être associés à ses contenus problématiques.