Après quatre années de pouvoir partagé avec le bloc CDU-CSU, Martin Schulz veut que le SPD reconstitue ses forces dans l’opposition. / Markus Schreiber / AP

Après l’échec, dimanche, des négociations entre la CDU-CSU, les Verts et les Libéraux pour former un gouvernement, et face à la menace d’élections anticipées en Allemagne, les appels se sont multipliés au cours des derniers jours pour la reconduction de l’alliance gouvernementale entre les conservateurs d’Angela Merkel et le Parti social-démocrate (SPD).

Vendredi matin, la direction du parti SPD s’est dite ouverte à la discussion pour tenter de sortir le pays de la crise politique actuelle. Après huit heures de réunion de ses principaux dirigeants, sous la houlette du président Martin Schulz, le secrétaire général du mouvement, Hubertus Heil a déclaré : « Le SPD est persuadé qu’il faut discuter, le SPD ne sera pas fermé à la discussion. »

Jusqu’à présent, Martin Schulz avait catégoriquement refusé toute idée de prolonger la coalition actuelle entre son parti et les conservateurs de la CDU-CSU à la suite des élections législatives de septembre, marquées par une défaite cinglante du SPD : le parti a récolté 20,5 % des suffrages aux législatives, soit le pire score de son histoire.

Après quatre années de pouvoir partagé avec le bloc CDU-CSU, Martin Schulz veut que le parti reconstitue ses forces dans l’opposition et son dirigeant avait jusqu’à présent favorisé l’option de nouvelles élections.

Pression des poids lourds du SPD

Mais ce choix semble de plus en plus discuté au sein même de sa formation. Trente élus du SPD au Bundestag, sur 153, se sont interrogés lors d’une réunion sur la décision de Schulz, rapportait, mercredi, le quotidien Bild.

Selon le journal quotidien populaire, le ministre sortant des affaires étrangères, Sigmar Gabriel, qui a laissé la direction du SPD à Schulz quand il a pris la tête de la diplomatie allemande cette année, est également favorable à une nouvelle « grande coalition ». « Le SPD ne peut pas se comporter comme un enfant qui boude dans son coin », a déclaré jeudi soir un des poids lourds du SPD, l’actuel ministre de la justice Heiko Maas.

Le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, lui-même un social-démocrate, a annoncé vouloir éviter un nouveau scrutin et appelé tous les partis à faire preuve d’ouverture. M. Steinmeier a rencontré jeudi Martin Schulz à ce sujet.

Ralf Stegner, le vice-président du SPD, qui a défendu le choix du parti de ne pas participer à une grande coalition a déclaré à la Passauer Neuen Presse que si le parti voulait revenir sur cette décision, il devrait avant toute chose interroger la base.