DAMIEN MEYER / AFP

Ils sont 29 skippers à avoir répondu à l’appel du large, dimanche 6 novembre, et à prendre le départ, aux Sables-d’Olonne, du 8e Vendée Globe, tour du monde à la voile en solitaire sans escale et sans assistance. Après des adieux très émouvants, le signal a été donné à 13 h 02 par le prince Albert II de Monaco, sous un ciel bien dégagé et avec un vent modéré de secteur nord.

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Deux bateaux ont mordu la ligne, celui de Bertrand de Broc (MACSF) et celui de l’Irlandais Enda O’Coineen (Kilcullen Voyager-Team Ireland). Ils ont été rappelés pour un nouveau départ. Autour, quelque 14 000 personnes étaient positionnées sur l’eau. Entre 300 000 et 350 000 s’étaient massées sur terre. Des milliers de personnes avaient rejoint les quais dès l’aube pour assister au départ des bateaux du ponton. L’Espagnol Didac Costa (One Planet One Ocean), qui s’est dit « impressionné par la foule », a été le premier à larguer les amarres.

L’émotion est montée crescendo pour les marins, acclamés par les hourras et salués par les cornes de brume. Les larmes ont largement coulé après les étreintes avec les proches et membres d’équipage. « C’est un moment pas facile, y a le ventre qui est tout dur, y a les larmes qui sortent », a lâché Yann Eliès (Quéguiner-Leucémie Espoir) avant de monter sur son monocoque.

« Un moment que je ne suis pas près d’oublier »

Une émotion à l’apogée, tel l’aboutissement après les jours et les jours d’entraînement, des semaines de démarchage auprès des sociétés, des refus et des plans sur la comète, des ­rêves qui les hantent avant le jour J, des derniers préparatifs et des baisers avant le grand départ.

« C’est un moment que je ne suis pas près d’oublier », a reconnu un autre Français, Morgan Lagravière (Safran), en larmes. « Pour l’instant, c’est plutôt dur qu’autre chose. Je regarde tous ces gens autour de moi, c’est... Ça fait mal de partir... »

Le benjamin de la course, le Suisse Alan Roura (La Fabrique), 23 ans, a lui aussi craqué, vêtu comme Corto Maltese : caban bleu, pantalon blanc, écharpe rayée et casquette. Premier Asiatique de l’histoire du Vendée Globe, le Japonais Kojiro Shiraishi (Spirit of Yukoh) a honoré son pays en se présentant en tenue de samouraï et s’est incliné devant la foule.

Vincent Riou : « Le Vendée Globe c’est de l’aventure à l’état pur »
Durée : 19:44

L’Irlandais O’Coineen, cigare au bec, a improvisé un petit « bœuf » devant le bateau alors que son comparse britannique, le Gallois Alex Thomson, a joué les rock-stars pour son quatrième Vendée Globe.

Les skippers se sont élancés à bord d’Imoca (monocoques de 18,28 m) pour la course à la voile la plus belle et la plus folle, longue de quelque 21 638 milles (environ 40 075 km) sur le papier.

Le temps à battre est celui établi lors de la dernière édition, en 2013, par le Français François Gabart, en 78 jours 2 heures et 16 minutes. Une dizaine de concurrents sont en mesure d’arracher, aux alentours du 20 janvier, une victoire qui, pour l’instant, n’a jamais échappé à un Français. Parmi eux, Armel Le Cléac’h, qui a terminé deux fois deuxième de cette course. Ou encore Vincent Riou, qui a déjà inscrit son nom au palmarès de l’épreuve, lors de l’édition 2004-2005.

Le Vendée Globe en chiffres