Le vote des ordonnances à l’image des tourments de l’opposition face à Macron
Le vote des ordonnances à l’image des tourments de l’opposition face à Macron
Par Manon Rescan
Le vote de la ratification des ordonnances, mardi 28 novembre, doit de nouveau illustrer le jeu d’équilibriste de l’opposition, partagée entre le fait de soutenir ou non la majorité.
Dans l’Hémicycle de l’Assemblée nationale, à Paris / CHARLES PLATIAU / REUTERS
L’Assemblée nationale est depuis le mois de juillet le théâtre où s’expriment en creux les tourments des partis politiques face à Emmanuel Macron. Le vote de la ratification des ordonnances, mardi 28 novembre, devait une nouvelle fois illustrer le jeu d’équilibriste de l’opposition, partagée entre le fait de soutenir ou non la majorité. Depuis le début de la nouvelle législature, le chef de l’Etat est en effet parvenu, sur certains textes, à jeter des ponts avec au moins l’un des principaux groupes d’opposants, tantôt à droite, tantôt à gauche.
La plupart des députés Les Républicains et Constructifs devraient ainsi voter avec les groupes La République en marche et MoDem, mardi 28 novembre. Ils avaient déjà soutenu le gouvernement lors du vote autorisant le gouvernement à légiférer par ce biais, cet été, avant la rédaction des ordonnances. Les élus de droite n’ont eu de cesse de répéter que ce projet allait « dans le bon sens ». « Pendant la dernière législature, nous avions préconisé ce que vous proposez », a rappelé, lors des débats, le député des Vosges Gérard Cherpion. En juillet, une poignée s’était abstenue, certains comme le député de l’Yonne Guillaume Larrivé ayant voulu attendre d’avoir le contenu des ordonnances avant de les soutenir.
Nécessité d’un néodéputé
Les députés socialistes voteront, eux, massivement contre. Ils ont toutefois dû trouver un positionnement qui n’allait pas de soi. Le texte proposé par Emmanuel Macron reprend en effet certaines des dispositions proposées dans la première version de la loi El Khomri au printemps 2016. Or sur les bancs du groupe Nouvelle Gauche siègent aujourd’hui des lieutenants de François Hollande comme Stéphane Le Foll et les députés rescapés des législatives ne sont, pour la plupart, pas d’anciens frondeurs.
Pour incarner ce combat, il fallait donc un néodéputé, pas directement porteur de cette histoire, en la personne de Boris Vallaud, quoique ce dernier était secrétaire général adjoint à l’Elysée en 2016. Le député des Landes s’est inscrit dans une longue bataille contre les ordonnances, en particulier lors de l’examen de la loi de ratification la semaine dernière. Sa voix s’est associée à celle des députés communistes et de La France insoumise qui voteront contre les ordonnances après avoir ferraillé contre dans l’Hémicycle. En août, les trois groupes s’étaient associés pour déposer un recours contre au Conseil constitutionnel. Ils pourraient répéter l’opération avant la validation définitive des ordonnances.