« La dernière chose dont nous avons besoin en Alabama et au Sénat est une marionnette de (Chuck) Schumer et de (Nancy) Pelosi », a déclaré Donald Trump, sur Twitter. / JONATHAN ERNST / REUTERS

Cette fois, l’équivoque n’est plus de mise. Donald Trump a affiché un soutien total à Roy Moore, le candidat républicain à l’élection sénatoriale partielle qui se tiendra le 12 décembre dans l’Alabama. Ce dernier est mis en cause pour des attouchements et des faits de harcèlement sexuel visant des mineures et remontant à plusieurs décennies.

« Les démocrates qui refusent de donner ne serait-ce qu’un vote pour une réduction d’impôt massive sont la raison pour laquelle nous avons besoin que le républicain Roy Moore gagne dans l’Alabama », a écrit le président américain sur Twitter. Le 21 novembre, il lui avait apporté une première fois son soutien.

« La dernière chose dont nous avons besoin dans l’Alabama et au Sénat, c’est d’une marionnette de [Chuck] Schumer et de [Nancy] Pelosi », avait-il également twitté, en référence aux chefs de l’opposition démocrate au Sénat et à la Chambre des représentants. L’élection du candidat démocrate Doug Jones « serait un désastre ! », « ce serait MAUVAIS ! », avait-il écrit sur le réseau social.

Roy Moore l’a aussitôt remercié sur Twitter, écrivant que « le programme “l’Amérique avant tout” rendra sa grandeur à l’Amérique. Je suis pressé de l’aider à “assécher le marigot” [des élites économiques de Washington] »

Le candidat républicain, ancien juge, a été accusé par plusieurs femmes de comportements allant de baisers à des agressions sexuelles et attouchements. La plus jeune était alors âgée de 14 ans. Les faits les plus anciens remonteraient à la fin des années 1970, lorsqu’il avait la trentaine. Roy Moore reste favori de la sénatoriale partielle, malgré la publication de ces accusations, selon la moyenne des sondages dans l’Alabama publiée par Realclearpolitics.

Donald Trump lève l’équivoque

C’est la première fois depuis ces révélations que Donald Trump lui apporte un soutien aussi clair, en le nommant. Jusqu’ici, il avait opté pour des formulations plus alambiquées, se limitant surtout à attaquer son adversaire démocrate. « Il dit que cela ne s’est pas passé. Et, vous savez, il faut aussi l’écouter », avait-il déjà dit à la fin de novembre.

Au début de novembre, après la publication dans le Washington Post du témoignage de quatre femmes qui accusaient M. Moore, la Maison Blanche avait pourtant dit que si les allégations étaient vraies, Roy Moore « devrait faire ce qu’il faut faire et se retirer ».

Ivanka Trump, la fille du président, avait elle-même déclaré que « les prédateurs d’enfants ont leur place réservée en enfer ». L’exécutif américain avait par la suite dit que Donald Trump soutiendrait le candidat au Sénat Roy Moore mais qu’il ne ferait pas campagne pour lui.

Une défaite de Roy Moore réduirait la courte majorité des républicains au Sénat, où ils disposent actuellement de cinquante-deux des cent sièges.