Ces vélos, qui pèsent 25 kilogrammes, soit le poids d’un vélo électrique classique, se rechargent en hydrogène « en moins de deux minutes ». / DAMIEN MEYER / AFP

Les premiers vélos électriques à hydrogène en France ont été mis en service, lundi 11 décembre, à Saint-Lô, dans la Manche. Selon Christophe Bruniau, directeur des ventes de Pragma Industries, la PME de Biarritz qui a conçu ces vélos, il s’agit même d’une première mondiale.

« Nous en livrons vingt aujourd’hui dans la Manche, dix pour Saint-Lô et dix pour Cherbourg. Quarante autres seront livrés dans les prochains jours à la communauté d’agglomération Pays basque, à celle de Chambéry et en Ariège », a précisé M. Bruniau, qui affiche cent commandes fermes au total. « On a des perspectives pour plusieurs centaines de vélos pour 2018 dans toute la France et à l’export, où nous sommes assaillis de demandes », a-t-il ajouté, citant le Danemark et l’Allemagne.

Ces vélos, qui pèsent 25 kilogrammes, soit le poids d’un vélo électrique classique, se rechargent en hydrogène « en moins de deux minutes, contre trois heures pour un vélo à assistance électrique classique proposant moitié moins d’énergie », selon l’entreprise.

« Une grosse boîte » de deux mètres

Il faut pour cela se rendre à la « station de recharge pour vélo à hydrogène », telle celle mise en service à Saint-Lô – « une grosse boîte » de deux mètres sur un mètre qui transforme l’eau de la ville en hydrogène. Le vélo électrique à hydrogène, carburant non polluant, a une autonomie de cent kilomètres, au lieu de cinquante en moyenne pour un vélo électrique classique, précise Pragma.

Le coût du vélo est aujourd’hui de 7 500 euros, mais l’entreprise vise un prix public d’environ 3 500 euros à l’horizon 2020.

Les premiers vélos à hydrogène seront utilisés à Saint-Lô par des employés de l’hôpital et d’une entreprise de huit cents salariés, Lecapitaine. Ils seront ensuite proposés d’avril à octobre aux touristes. La mise en service des vélos et de la station d’hydrogène de Cherbourg est prévue quant à elle pour le printemps.

Le coût de cette expérimentation sur trente-neuf mois dans la Manche est de 723 048 euros, dont 337 981 euros payés par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) et le reste par les collectivités locales.

En janvier 2015, déjà, le département avait inauguré la première station publique d’hydrogène pour voiture de France à Saint-Lô. La collectivité possède aujourd’hui une flotte de dix-sept véhicules à hydrogène.

Une station à hydrogène a également ouvert en juillet à Rouen (Seine-Maritime). Elle alimente une dizaine de véhicules appartenant aux collectivités ou entreprises locales. La région Normandie projette l’ouverture de neuf autres stations en 2018.