« Tout l’été, j’ai été “en attente de places” à l’université »
« Tout l’été, j’ai été “en attente de places” à l’université »
Sabrina fait partie des bacheliers 2017 écartés par tirage au sort de la licence qu’ils avaient choisie en premier vœu sur Admission post bac. Elle raconte son étonnement, puis ses démarches pour finalement intégrer un autre cursus.
Voix d’orientation. Le Monde Campus et La ZEP, média jeune et participatif, s’associent pour faire témoigner lycéens et étudiants de leurs parcours d’orientation. Cette semaine, Sabrina, 18 ans, étudiante à l’université Paris-Descartes, raconte son été à espérer – puis se démener – pour obtenir une place dans une licence dont le nombre de places était inférieur aux demandes.
Le 5 juillet 2017, j’ai eu mon bac S ! Sans mention, mais je l’ai eu !
Contente, je me dis que ça y est, c’est fini, j’ai plus à m’inquiéter de quoi que ce soit… Ah si en fait. Il me reste le plus important : je fais quoi l’année prochaine ? C’est vrai, depuis la première phase d’Admission post bac [APB], je suis restée sur le carreau et à chaque connexion sur mon compte, le même message s’affiche sur l’ensemble de mes vœux : « En attente de places ».
En attente de places ? Ah d’accord. Donc en fait, j’ai eu mon bac, et en toute normalité je dois avoir une affectation, mais on me met en attente. Ok, bon, on est début juillet, j’attends tranquillement la dernière phase d’admission le 14 juillet, y a pas de quoi s’inquiéter ! Et bah si en fait. 14 juillet, 14 heures, je me connecte sur APB et là je vois quoi :
Vœu 1 : Licence Sciences pour la Santé : en attente de places.
Je commence à rire nerveusement comme jamais j’avais ri. Attends, moi, tu me mets en attente de places ? Ok.
Et c’est là que le cauchemar commence : dégoûtée, je décide de prendre les choses en main. J’appelle les responsables du cursus que je veux faire, ils m’envoient tous balader jusqu’à ce que je tombe sur une dame qui me donne de l’espoir. Ayant pitié, elle me demande de lui joindre par mail mon relevé de notes du bac et une lettre de motivation, ce que je fais dans la seconde. J’attends, j’attends et j’attends. Aucune réponse. C’est au bout de quelques jours que je me rends compte qu’elle ne me répondra jamais.
Ensuite, pour forcer, je décide de leur écrire des mails, toujours rien. Enervée, j’envoie des courriers recommandés avec accusé de réception, toujours rien. J’écris à tous les responsables des cursus, à la rectrice, à l’académie, au ministère de l’éducation et de l’enseignement supérieur, aux présidents des universités et même à Macron. Macron ! Et le pire, c’est qu’il me répond (enfin, son secrétariat plutôt) en me disant qu’il va soumettre mon cas à la rectrice. J’attends, j’attends et j’attends. Aucune réponse. C’est au bout de quelques jours que je me rends compte qu’elle ne me répondra jamais.
Du coup, je me déplace directement à l’université et là on me dit quoi ?
« Ah mais là toute la scolarité est partie en vacances, revenez fin août. »
J’ai tellement la rage que j’ai même pas le courage de profiter de quoi que ce soit durant le peu de vacances qui me reste. Du coup, je reviens fin août et là on me dit quoi ?
« Nan mais si vous n’avez pas été prise sur APB, vous n’avez rien à faire là. »
C’est tellement méchant ! J’ai à peine calculé ce que cette personne, si on peut appeler ça une personne, m’a dit. D’un coup, j’ai une illumination, je suis au sein même de l’université, pourquoi ne pas aller voir directement la responsable de la licence ?
Je vais la voir, et là, devinez elle me dit quoi ?
« Je suis vraiment désolé, il n’y a plus de place dans ma licence, par contre, vu tes notes, je peux te proposer le DU PaRéO ! »
J’ai explosé de rire : DU Pa quoi ? C’est quoi ça ?
Elle m’a alors expliqué ce que c’était. Et j’ai accepté.
La ZEP / Le Monde
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La Zone d’expression prioritaire (ZEP) est un dispositif d’accompagnement à l’expression des jeunes de 15 à 25 ans par des journalistes professionnels. Via des ateliers d’écriture dans des lycées, universités, associations étudiantes ou encore dans des structures d’insertion, ils témoignent de leur quotidien et de l’actualité qui les concernent. Tous leurs récits sont à retrouver sur la-zep.fr.
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Pour aider les 16-25 ans, leurs familles et les enseignants à se formuler les bonnes questions lors du choix des études supérieures, Le Monde organise la seconde saison d’« O21 / S’orienter au 21e siècle », avec cinq dates : après Nancy (vendredi 1er et samedi 2 décembre 2017, au centre Prouvé), rendez-vous à Lille (vendredi 19 et samedi 20 janvier 2018, à Lilliad), à Nantes (vendredi 16 et samedi 17 février 2018, à la Cité des congrès), à Cenon, près de Bordeaux (vendredi 2 et samedi 3 mars 2018, au Rocher de Palmer) et à Paris (samedi 17 et dimanche 18 mars 2018, à la Cité des sciences et de l’industrie).
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Vous pouvez d’ores et déjà vous inscrire à Lille ! Pour toutes les villes, les inscriptions se font gratuitement via ce lien.
En images : les temps forts d’O21, nos conférences pour s’orienter au 21e siècle, à Nancy
Pour inscrire un groupe de participants, merci d’envoyer un e-mail à education-O21@lemonde.fr. L’éducation nationale étant partenaire de l’événement, les lycées peuvent organiser la venue de leurs élèves durant le temps scolaire.