Après un doctorat, des débouchés très variables selon les disciplines
Après un doctorat, des débouchés très variables selon les disciplines
Par Adrien de Tricornot
Les docteurs sont 86,3 % à avoir trouvé un emploi un an après avoir décroché leur diplôme. Il s’agit pour la grande majorité d’un poste de cadre, mais pour seulement la moitié d’un emploi stable.
Un an après la soutenance de leur thèse, 86,3 % des docteurs ont trouvé un emploi. / JÉRÉMY BARANDE /EP (CC BY-SA 2.0)
Les diplômés d’un doctorat, un travail de recherche couronné par un diplôme bac + 8, sont 86,3 % à avoir trouvé un emploi un an après la soutenance de leur thèse et 90,4 % trois ans après, révèle la première large enquête expérimentale IPDoc, publiée en ce mois de décembre 2017 par le ministère de l’enseignement supérieur de la recherche et de l’innovation. Intitulée « Devenir des docteurs trois ans après : les indicateurs par discipline », elle porte sur les diplômés 2012, une année où 14 796 jeunes chercheurs ont obtenu ce titre.
Premier enseignement : l’insertion de ces diplômés varie fortement selon la discipline qu’ils ont embrassée. Les conditions d’emploi sont ainsi qualifiées d’« excellentes » pour les diplômés de mathématiques, physique, sciences pour l’ingénieur, sciences et technologies de l’information et de la communication (TIC), sciences économiques et gestion, langues et littérature. Elles sont, en revanche, « plus difficiles » pour les docteurs en chimie, sciences du vivant, sciences de la Terre et de l’Univers, espace, philosophie et art, histoire et géographie :
L’accès à l’emploi stable des docteurs reste, d’autre part, progressif. Les docteurs en physique ont connu en moyenne 6,2 mois de chômage en trois ans, tandis que pour ceux diplômés en philosophie et en arts, cette durée aura été de dix mois.
Leur parcours est notamment tributaire des recrutements académiques. Le ministère note qu’« un an après l’obtention du doctorat, seulement 53 % des docteurs ont un emploi stable : une grande majorité de ceux-ci poursuivent leur thèse par un CDD scientifique dans un laboratoire académique ou une entreprise (contrat postdoctoral). La progression de l’emploi stable se poursuit et 69 % des docteurs ont accès, au bout de trois ans, à un emploi à durée indéterminée, un taux toutefois nettement inférieur à celui des diplômés de master (73 % à trente mois). En revanche, très rapidement, l’immense majorité (94 %) des docteurs occupe un emploi de niveau cadre ».
Le salaire des diplômés (2 100 euros mensuels nets au bout de douze mois, 2 333 euros après trois ans) est également marqué par de fortes disparités selon les disciplines, comme le montre le graphique ci-dessous. Tandis qu’être titulaire d’un diplôme d’ingénieur est un plus : l’enquête précise que 94,3 % des ingénieurs docteurs en sciences sont en emploi trois ans après leur thèse (89,7 % pour les non-ingénieurs) et qu’ils gagnent en moyenne 2 583 euros (2 292 euros pour les non-ingénieurs).
Méthodologie. L’enquête ministérielle porte sur 30 établissements ou Comue (communauté d’universités et d’établissements) délivrant des doctorats et 102 écoles doctorales, correspondant à 4 889 docteurs sur 14 796 diplômés en 2012, toutes nationalités et tous âges confondus. Compte tenu de la qualité des réponses obtenues, 2 725 docteurs ont été retenus dans l’exploitation finale.