Les écoles de commerce à la recherche de la distinction
Les écoles de commerce à la recherche de la distinction
Par Mégane De Amorim
Pour faire son choix parmi les quelque 200 établissements français, des critères comme l’alternance ou la possibilité d’obtenir un double diplôme ont leur importance.
Face aux très nombreuses écoles qui émaillent le territoire français, les étudiants peuvent avoir du mal à faire leur choix... / Boris Séméniako
Dans l’univers concurrentiel des écoles de commerce, elles ne sont que quelques-unes à rivaliser avec les anglo-saxonnes comme la London Business School, à obtenir la triple accréditation des « agences de notation » AACSB, Equis, et AMBA, qui certifient la qualité des formations, et à pouvoir prétendre aux premières places du classement mondial du Financial Times. Dans ce petit cercle des écoles d’envergure internationale : HEC, l’Essec ou l’ESCP Europe.
HEC propose de nombreux doubles diplômes avec d’autres grandes institutions, comme Yale ou Polytechnique, et mise sur ses anciens diplômés, un réseau de plus de 50 000 membres. Mais il y a un atout qui fait défaut à HEC et dont dispose l’Essec : le choix de l’alternance. L’Essec revendique plus de 5 000 étudiants formés en apprentissage depuis 1993. Elle valorise aussi l’entrepreunariat, comme beaucoup de ses concurrentes, et a développé un incubateur social censé soutenir l’émergence d’entreprises pendant leur phase de démarrage.
L’ESCP Europe joue davantage la carte de l’international, possédant des campus à Londres, Berlin, Madrid, Varsovie et Turin, et y défend l’enseignement d’un « management interculturel ». D’ailleurs, près d’un étudiant sur deux y est étranger, et le réseau international d’ESCP Europe est constitué d’une centaine d’universités partenaires.
Au rang des écoles de commerce reconnues à l’international devrait aussi pouvoir se hisser la dernière-née de Sciences Po, l’Ecole du management et de l’innovation. Officiellement lancée en septembre, elle regroupe notamment les anciens masters de marketing, « economics and business » et « finance et stratégies ». Et la nouvelle venue espère bien « jouer dans la cour des grands, assure Marie-Laure Djelic, co-doyenne de la formation. Nous avons construit un positionnement fort par rapport aux autres écoles de commerce en nous appuyant sur ce qui caractérise Sciences Po : les sciences sociales. Notre stratégie est également d’utiliser la marque “Sciences Po” et sa présence très forte à l’international. »
Pléthore d’autres écoles de commerce ont obtenu des accréditations et une certaine réputation dans l’Hexagone, chacune défendant une identité propre. L’école de management (EM) Lyon Business School revendique par exemple d’avoir été « pionnière sur l’entrepreneuriat ». En plus de cet « ADN fort », Aude Henou, directrice marketing et recrutement, ajoute que les étudiants y « sont encouragés, plus qu’ailleurs, à être dans l’action », notamment grâce à « des mises en situation, et un projet de création d’entreprises s’étalant sur six mois ».
Parmi les concurrentes de l’EM Lyon : l’Iéseg, Kedge – née de l’union de l’école supérieure de commerce de Bordeaux (BEM) et d’Euromed management – Neoma, Skema, Grenoble Ecole de management ou Audencia. Toutes espèrent bien entrer dans « le top 20 européen » d’ici 2020.
Particulièrement réputée pour sa spécialisation en finance, l’Edhec se distingue quant à elle « par une étroite relation avec le monde des entreprises, à travers une recherche utile aux professionnels et des programmes parrainés par des entreprises partenaires », souligne Hager Jemel, directrice de l’année prémaster Edhec Grande Ecole. Les écoles privées ne monopolisent pas pour autant les classements, et pour Virginie de Barnier, directrice de l’IAE d’Aix-Marseille, l’atout de son établissement réside justement dans son statut public. « Nos frais de scolarité sont très inférieurs aux autres formations, nous accordant un rôle d’ascenseur social, et faire partie d’une université offre à nos étudiants une proximité avec la recherche, puisque tous leurs professeurs sont des chercheurs », développe-t-elle.
La Rochelle mise sur le tourisme
D’autres écoles, parfois moins connues, ont misé sur des spécialisations pointues pour assurer à leurs étudiants des parcours professionnalisants. C’est le cas de Télécom EM, établissement public centré sur le management des technologies et le marketing digital. Les écoles supérieures de commerce (ESC) de plusieurs villes de France ont mis en avant leur particularité locale. A Dijon, l’ESC, devenue Burgundy School of Business, a développé une formation sur le marketing du vin et tissé des partenariats avec des entreprises implantées localement. La Rochelle Business School a de son côté misé sur son « expertise historique du tourisme », tandis que la Toulouse Business School a choisi une spécialité en aéronautique et spatial, proposant trois doubles diplômes avec sa voisine, l’école nationale de l’aviation civile (ENAC). A Brest, la Business School prône l’apprentissage, qui concerne près de 80 % de ses élèves de dernière année.
Enfin, de nombreuses écoles de commerce misent sur l’enseignement d’un esprit d’entrepreneur et valorisent la création de start-up par les jeunes diplômés. Si l’EM Lyon et l’ESCP font par exemple figure de références avec des incubateurs dynamiques, l’EDC Paris, l’Ecole de management de Normandie ou la Montpellier Business School tentent de s’imposer sur ce credo. C’est aussi la stratégie de la South Champagne Business School, ex-ESC Troyes, pour exister dans le paysage compétitif des écoles de commerce.
« Le Monde » aide les jeunes à s’orienter vers les études supérieures
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