La Grèce adopte son budget 2018, le dernier sous perfusion financière internationale
La Grèce adopte son budget 2018, le dernier sous perfusion financière internationale
Le Monde.fr avec AFP
Athènes, qui bénéficie depuis 2010 de prêts consentis par les Européens et le FMI, espère se tourner vers les marchés, l’an prochain, pour se financer seule.
Le premier ministre grec Alexis Tsipras lors d’une session parlementaire, avant le vote du budget à Athènes, le 19 décembre 2017. / COSTAS BALTAS / REUTERS
Le parlement grec a adopté mardi 19 décembre le budget de 2018, présenté par le gouvernement comme le dernier avant que le pays cesse d’être sous perfusion financière internationale en août prochain.
La Grèce bénéficie depuis 2010 de prêts internationaux consentis par les Européens et le FMI. « Nous laissons derrière nous une époque dont personne ne voudra se rappeler », a déclaré le premier ministre grec, Alexis Tsipras, devant les députés. « Nous avons retrouvé de la crédibilité dans la gestion des fonds publics », s’est-il félicité.
Ces prêts internationaux ont été consentis à la Grèce au travers de trois programmes en échange de mesures successives d’austérité et de dérégulation. Le troisième programme, financé par les Etats membres de l’UE mais pas par le FMI, court jusqu’en août 2018 et Athènes espère ensuite se tourner vers les marchés pour se financer seule.
Premier budget de normalité
Le ministère grec des finances maintient une pression fiscale élevée pour l’année prochaine avec pour objectif de dégager un surplus budgétaire équivalent à 3,8% du Produit national brut, hors paiements de la dette. Il avait affirmé le mois dernier qu’il y avait désormais suffisamment de « marge de manoeuvre budgétaire » pour envisager des baisses d’impôts après 2018. Les prévisions portent sur une croissance de 2,5%, contre 1,6% cette année.
« Il s’agit du premier budget de normalité sur les sept dernières années », s’est réjoui le ministre de la défense et partenaire de la coalition gouvernementale Panos Kammenos. « Il n’y aura plus de marchandages pour (l’octroi) de tranches de prêt », a-t-il assuré.
Le commissaire européen aux affaires économiques, Pierre Moscovici, a déclaré cependant que la Grèce resterait sous surveillance budgétaire jusqu’à ce qu’elle rembourse 75% des prêts avancés par l’UE. « Il y a des restrictions sévères jusqu’à 2022 au moins », a déclaré le chef de file de l’opposition, Kyriakos Mitsotakis. « Les Grecs espèrent qu’il s’agira du dernier budget de votre gouvernement », a-t-il lancé.