Le premier ministre, Edouard Philippe, à l’Assemblée nationale, le 13 décembre. / BENOIT TESSIER / REUTERS

Afin de permettre à Edouard Philippe de rentrer plus vite de sa visite en Nouvelle-Calédonie, au début du mois de décembre, et d’éviter de terminer le voyage dans un avion de l’Etat jugé trop inconfortable, Matignon a affrété pour 350 000 euros un avion d’un loueur privé, a appris l’Agence France-Presse (AFP), mardi 19 décembre, de source proche du dossier.

Venu en Nouvelle-Calédonie en vol commercial, le premier ministre débute son voyage retour le 5 décembre dans l’A340 de l’armée de l’air mobilisé pour l’occasion, qui avait emmené une partie de sa délégation à l’aller. Mais lors de l’escale technique à Tokyo, M. Philippe descend de l’appareil avec sa délégation, dont plusieurs ministres, pour embarquer dans un autre gros porteur, un A340 de luxe avec 100 sièges de type première classe, loué à l’entreprise spécialisée Aero Vision.

« Faire des économies »

Finalement, cet avion de location aura permis à M. Philippe et sa délégation de rentrer dans de meilleures conditions de confort et de gagner deux heures. Mais celui de l’armée, initialement affrété, s’est posé à Roissy, quasiment à vide. Pour Matignon, cet avion assez ancien et sans sièges business « ne sert pas en temps normal à transporter ni des autorités militaires ni des membres du gouvernement en long courrier et de nuit ».

En l’absence de l’A330 présidentiel, il a été utilisé « exceptionnellement » par le premier ministre entre Nouméa et Tokyo « justement pour faire des économies », plaide Matignon auprès de l’AFP. Autre justification : les deux heures de gagnées ont permis à Edouard Philippe de revenir « dans les temps impartis », alors qu’Emmanuel Macron s’apprêtait à décoller pour l’Algérie et qu’un conseil de défense était prévu à l’Elysée tôt ce matin-là.