Sur les lieux de l’accident. / RAYMOND ROIG / AFP

Une semaine après la collision entre un car scolaire et un train à Millas (Pyrénées-Orientales), quatre collégiens morts sont inhumés jeudi 21 décembre dans le village de Saint-Féliu-d’Avall, d’où étaient originaires les collégiens tués ou blessés.

La cérémonie, fermée à la presse, « sera retransmise sur grand écran à l’extérieur » pour « tous ceux qui souhaitent s’associer », selon la préfecture. Les inhumations se dérouleront ensuite dans la plus stricte intimité familiale.

Parmi les victimes figurent dix-neuf enfants âgés de 11 à 17 ans, scolarisés au collège Christian-Bourquin de Millas. Six adolescents, dont le plus jeune avait 11 ans, sont morts dans la collision. Cinq enfants se trouvent encore entre la vie et la mort depuis le 14 décembre.

Célébrée par l’évêque de Perpignan Norbert Turini, la cérémonie a commencé sur des chants d’enfants vêtus d’aubes blanches qui ont pris place sur l’estrade, devant les quatre cercueils, tandis que les prêtres s’avançaient vers l’autel.

« Je vous remercie de vous faire si proches d’eux, officiels, proches, et vous les camarades du collèges venus si nombreux », a déclaré l’abbé Benoît de Roeck, le curé de Saint-Féliu. « Nous pensons aussi à Ophélia (inhumée lundi), et nos pensées se tournent aussi vers Younès et ses parents », a ajouté le prêtre.

Dès les premières heures de la matinée, de nombreuses personnes, certaines portant des bouquets de fleurs blanches, ont défilé en silence, dans la chapelle ardente dressée dans la salle polyvalente du village. Quatre cercueils blancs ont été posés devant une estrade. A gauche des cercueils, une photo, celle de Younès, de confession musulmane, dont les obsèques ont été célébrées mercredi. Une collégienne a, elle, été inhumée dès lundi.

La conductrice mise en examen

Pour ce qui est de l’enquête, elle chercher notamment à déterminer si les barrières du passage à niveau étaient baissées ou levées lorsque le car s’est engagé. Mercredi soir, la conductrice du car a été mise en examen pour « homicides et blessures involontaires par imprudence ».

Elle a été « placée sous contrôle judiciaire avec notamment l’interdiction de conduire », conformément aux réquisitions du parquet, a précisé à l’Agence France-Presse le procureur de la République de Marseille, Xavier Tarabeux.

« Il faut bien évidemment qu’on analyse si ces traces proviennent de la barrière, si on relève des éléments qui permettent de le démontrer étant observé là aussi qu’il sera sans doute difficile d’en tirer des conclusions » car « on peut imaginer bien sûr que la barrière est en elle même très dégradée avec la violence du choc », selon lui.

Mais lors de son audition, mercredi, la conductrice a maintenu ses affirmations selon lesquelles les barrières du passage à niveau étaient levées, a précisé son avocat Me Jean Codognès, après sa mise en examen.