Hamon dénonce « une politique migratoire indigne »
Hamon dénonce « une politique migratoire indigne »
Le Monde.fr avec AFP
Dans un entretien au « Journal du Dimanche » l’ancien candidat PS à l’élection présidentielle estime que le gouvernement Macron-Philippe met en place des mesures « infâmes ».
Benoît Hamon en janvier 2017 à Nancy, alors qu’il était candidat à la primaire PS. / JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP
« Sous l’apparat d’une politique humaniste le gouvernement Macron-Philippe est en train d’adopter la politique migratoire la plus répressive que notre pays a connue depuis des décennies », affirment l’ancien candidat PS à la présidentielle Benoît Hamon, et une vingtaine de membres de son mouvement « Générations », dans une tribune publiée par le Journal du dimanche le 24 décembre.
Les signataires dénoncent « une politique indigne », qui « bafoue les droits fondamentaux ». « En matière migratoire, même Nicolas Sarkozy n’avait pas osé ».
Ils jugent « infâme » la circulaire demandant aux préfets d’envoyer des « équipes mobiles » pour procéder à un recensement dans les centres d’hébergement d’urgence. Ce texte, affirment-ils, « fait courir le risque d’une banalisation de la délation des personnes sans papiers : qu’est-ce qui nous garantit qu’on ne demandera pas demain aux professeurs de dénoncer des familles ou aux médecins de dénoncer leurs patients ? Il s’agit d’une violation sans précédent des droits fondamentaux ».
Soutien aux récalcitrants
« Nous soutenons pleinement les travailleurs sociaux et travailleuses sociales qui refusent de devenir des auxiliaires de police », affirment les signataires, parmi lesquels Guillaume Balas, Pascal Cherki, Noël Mamère et Laura Slimani.
Ils appellent de leurs vœux « une politique migratoire respectueuse des droits humains, qui nécessite davantage de moyens de l’État » et demandent que « davantage de personnes voient leur situation régularisée ».
Présenté par le gouvernement comme le moyen de connaître les publics hébergés et de les orienter en fonction de leur situation (réfugiés, déboutés…), ce recensement a été vivement dénoncé par les associations qui y voient un « tri », au mépris de leur mission d’accueil inconditionnel.