La Colombie a envoyé 50 tonnes de jambon au Venezuela, où cette denrée prisée lors des fêtes de fin d’année fait défaut, suscitant la colère des Vénézuéliens déjà confrontés à diverses pénuries.

Deux premiers camions en provenance de Colombie et transportant environ 50 tonnes de jambon sont arrivés vendredi soir au Venezuela, a indiqué samedi 30 décembre à l’Agence France-Presse une source à Direction des douanes colombiennes.

« Il y a d’autres camions prêts [à partir] mais ils n’ont pas fini les formalités », a-t-on ajouté.

Le manque de « pernil de cerdo », ce traditionnel jambon à l’os rôti qui se mange en tranches, a provoqué ces derniers jours de petites manifestations au Venezuela, où les habitants espéraient que cette denrée serait disponible et vendue à des prix subventionnés pour la fin de l’année, comme l’avait promis le président socialiste Nicolas Maduro.

« Où est passé le jambon ? »

Le président Maduro a reconnu des accrocs dans la distribution des fameux jambons mais il a mis cela sur le compte d’un boycott international lié selon lui aux sévères sanctions financières infligées par Washington et à un « sabotage » du Portugal, d’où est importée cette viande.

« Où est passé le jambon ? C’est la faute d’un pays : le Portugal (...) On a acheté tout le jambon disponible au Venezuela, absolument tout, et on devait en importer (...), mais on nous a bloqué nos comptes bancaires et deux bateaux qui se dirigeaient » vers le Venezuela, a déclaré dans les médias le dirigeant à propos de cette affaire d’Etat.

Lisbonne a pour sa part réfuté ces accusations. « Le gouvernement portugais n’a certainement pas le pouvoir de saboter le jambon de porc », a rétorqué le ministre des affaires étrangères, Augusto Santos Silva. « Nous vivons dans une économie de marché et les exportations sont du ressort des entreprises. Il n’y a évidemment pas eu d’interférence politique », a-t-il souligné.

Plongés dans une profonde crise politique et économique, les Vénézuéliens subissent de sévères pénuries d’aliments de base et de médicaments, alors que le FMI prévoit une inflation de 2 300 % en 2018.