Les propriétaires bénéficient de garanties non négligeables, la colocation est une solution pour les grands appartements qui ne trouveraient pas preneur / AP

Limitée aux étudiants jusqu’à ces dernières années, la colocation touche désormais un public plus large, comme des personnes divorcées, des jeunes adultes qui ne peuvent assumer seuls la charge d’un logement ou des personnes âgées qui disposent de chambres inoccupées. Il n’existe pas de statistiques officielles concernant le nombre de colocataires, mais l’association Consommation logement cadre de vie (CLCV) estime que 31 % des 18-24 ans optent pour ce système et qu’un Français sur six a vécu en colocation.

Des exonérations d’impôt sous certaines conditions

Le site Appartager.com, qui établit chaque année un baromètre à partir de ses utilisateurs, estime que 44 % des colocataires sont des étudiants mais qu’ils sont désormais talonnés par des actifs (40 %). Et 53 % des utilisateurs du site seraient prêts à vivre en colocation avec une personne âgée contre un loyer modéré et des services rendus à la personne. « Pour le propriétaire, louer une chambre est un moyen de compléter sa retraite tout en bénéficiant d’une présence et d’aide dans le quotidien, comme porter les courses ou accomplir des tâches ménagères, sans bien sûr que cela remplace une infirmière ou une aide soignante », juge Cédric Brochier, porte-parole d’Appartager.

Autre avantage, s’il loue une chambre dans son domicile, le propriétaire peut être exonéré d’impôt, à condition que le loyer de la chambre n’excède pas 184 euros par m² et par an en Ile-de-France et 135 euros dans les autres régions. Rappelons que la chambre doit être en bon état, mesurer plus de 9 m² et permettre un accès aisé aux sanitaires et à la cuisine.
S’il s’agit de la location d’un appartement dans son ensemble, le propriétaire peut signer un bail avec chaque colocataire, mais, dans la plupart des cas, pour des raisons de simplicité, le propriétaire signe un seul bail comportant le nom de chaque colocataire. Dans ce cas, le bail type prévu par la loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (ALUR) de 2014 est obligatoire.

Intégrer dans le bail une clause de solidarité

Quel que soit le système choisi, il ne faut pas oublier d’intégrer dans le bail une clause de solidarité : si le loyer est de 1 000 euros, le propriétaire pourra demander la totalité de la somme à un des colocataires sans avoir à se retourner contre chacun d’entre eux. Les propriétaires bénéficient ainsi de garanties non négligeables et cela leur permet de louer de grands appartements qui ne trouveraient pas preneur. Par contre, pas question de faire payer plus cher : dans les zones tendues c’est-à-dire la plupart des grandes villes, la somme des loyers acquittés par chaque colocataire ne peut pas dépasser ce qui serait demandé à un locataire unique.

Si l’un des colocataires donne son congé, le bail continue avec les colocataires restants et le colocataire sortant reste solidaire des charges et du loyer pendant six mois au maximum ou bien jusqu’à ce qu’un colocataire le remplace. Par contre, si le propriétaire veut mettre fin au bail, il doit écrire en recommandé à chacun des colocataires, sinon le bail continue pour ceux d’entre eux qui n’ont pas reçu le courrier.