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Etes-vous épargnant solidaire ou investisseur responsable ? Mais peut-être méritez-vous les deux qualificatifs ? Pas si simple de s’y retrouver. Car l’épargne solidaire et l’investissement socialement responsable présentent des points communs. « Dans les deux cas, il s’agit de donner du sens à son épargne sans renoncer à son capital, puisque nous sommes dans l’univers de l’investissement et non du don », explique Hervé Guez, directeur des gestions actions et taux de Mirova.

Les placements solidaires couvrent un large spectre, du livret au compte à terme en passant par l’assurance-vie, les fonds d’épargne salariale, les parts sociales et des actions non cotées.

Au-delà de cette mission commune, l’épargne solidaire et l’investissement socialement responsable (ISR) constituent deux approches distinctes. L’ISR est un process de gestion d’actions et d’obligations incluant non seulement des ratios financiers classiques, mais aussi des critères extra-financiers liés à l’environnement, au social et à la gouvernance. Les fonds ISR peuvent être souscrits en direct ou dans le cadre d’un contrat d’assurance-vie, par exemple, puisqu’il s’agit de sicav et de fonds investis en titres cotés.

De leur côté, les placements solidaires couvrent un large spectre, du livret au compte à terme en passant par l’assurance-vie, les fonds d’épargne salariale, les parts sociales et des actions non cotées. Un univers d’investissement varié dont l’objectif final est le financement d’entreprises solidaires. « L’épargnant solidaire accepte de partager sa performance, soit sous la forme d’un don pour les produits de partage, soit en finançant des entreprises solidaires via les fonds 90-10. L’ISR ne répond pas à la même problématique, puisqu’il n’y a pas de partage de performance », ajoute Imad ­Tabet au Crédit coopératif.

Un degré d’engagement plus fort

La finance solidaire nécessite donc un degré d’engagement plus fort, puisque les activités financées sont choisies en fonction de leur utilité sociale ou sociétale. « L’épargne solidaire finance directement des entreprises solidaires par nature non cotées en Bourse. Il s’agit d’un investissement non liquide. Il est donc limité à 10 % des portefeuilles dans le cadre des fonds solidaires afin d’assurer par ailleurs la liquidité des produits », ajoute Hervé Guez.

Ces fonds solidaires consacrant 5 à 10 % de leur actif au financement d’entreprises solidaires sont gérés, pour les 90 % restants, avec une approche ISR. Il est donc juste de dire que les fonds solidaires sont ISR, mais, à l’inverse, seule une petite fraction des fonds ISR est solidaire. Pour mémoire, l’encours de l’ISR atteint 310 milliards d’euros fin 2017, d’après l’Association française de la gestion financière, contre 11,5 milliards d’euros pour l’ensemble de la finance solidaire.