Valentine Colasante, nouvelle danseuse étoile de l’Opéra de Paris
Valentine Colasante, nouvelle danseuse étoile de l’Opéra de Paris
Par Rosita Boisseau
La danseuse d’origine italienne, 28 ans, a été nommée au grade ultime du ballet, vendredi, par Aurélie Dupont, la directrice de la danse.
Valentine Colasante et le danseur étoile Karl Paquette dans « Don Quichotte » à l’Opéra de Paris en janvier 2018. / Svetlana Loboff
Pic émotionnel pour lancer l’année 2018 à l’Opéra national de Paris. Valentine Colasante, 28 ans, a été nommée danseuse étoile, grade ultime du ballet, vendredi 5 janvier, par Aurélie Dupont, directrice de la danse, avec l’accord de Stéphane Lissner, directeur général, à l’issue de la représentation de Don Quichotte, dans la chorégraphie de Rudolf Noureev.
Elle y interprétait pour la première fois Kitri, femme libérée avant l’heure qui cloue le bec à son père d’un coup d’éventail. Un personnage de tempérament que cette jeune femme au geste puissant a dû assumer avec classe et mordant, remplaçant Amandine Albisson, blessée. Récemment, en novembre, sa performance dans le rôle de l’Elue du Sacre du printemps, dans la version de Pina Bausch, avait emporté l’adhésion. La fermeté graphique de son mouvement, vrillé par l’effroi de ce sacrifice à mort qu’est le Sacre, avait fait surgir des nuances subtiles de fragilité et d’égarement, qui faisaient miroiter une facette peu connue de la danseuse.
Valentine Colasante, d’origine italienne, a grandi dans une famille d’artistes : son père est pianiste et sa mère enseigne la danse classique. Elle approfondit ses apprentissages auprès de Max Bozzoni et entre dans la foulée à l’Ecole de danse de l’Opéra national de Paris en 1998. Elle intègre le corps de ballet en 2006 : elle a 17 ans et grimpe vite les échelons en s’emparant de pièces de Roland Petit.
Multiples talents
En 2012, lors du concours de promotion pour décrocher le titre de première danseuse, elle avait été promue sur une variation du Lac des Cygnes, dans la chorégraphie de Noureev. Elle s’impose aussi bien dans les ballets classiques du répertoire comme La Sylphide de Pierre Lacotte ou Le Palais de Cristal, de Georges Balanchine que dans les pièces contemporaines, qu’il s’agisse du tourbillonnant Rain, d’Anne Teresa de Keersmaeker ou du cassant In the Middle, Somewhat Elevated, de William Forsythe. Autant dire que le spectre de son talent est large.
Parallèlement à son parcours dans l’institution parisienne, Valentine Colasante participait au groupe des Italiens de l’Opéra de Paris, piloté depuis 2016 par le premier danseur de l’Opéra de Paris Alessio Carbone. Lors du festival de Ravello (Italie), en août 2017, elle avait tenu les rênes d’un duo intitulé Black Dust, de Matteo Levaggi, en dépit d’un plateau hyperglissant.
En novembre 2016, à Venise, pour le premier gala de la troupe, elle s’était aussi distinguée dans des créations de Simone Valastro. Sur son compte Instagram, elle a posté un slogan coup de poing d’Oscar Wilde : « Be yourself, everyone else is taken ». Valentine Colasante entend bien faire rayonner sa personnalité fonceuse.