Au Sénégal, regain de violence en Casamance
Au Sénégal, regain de violence en Casamance
Le Monde.fr avec AFP
Treize jeunes ont été tués, samedi, dans cette région du sud du pays où une rébellion est active depuis 1982.
Après des années d’accalmie, la Casamance, région du sud du Sénégal où une rébellion est active depuis 35 ans, a connu samedi 6 janvier un regain de violence inattendu. Treize jeunes qui coupaient du bois ont été tués par une bande armée. « L’attaque a également fait sept blessés et un jeune a réussi à s’échapper », a détaillé à l’Agence France-Presse le colonel Abdou Ndiaye, porte-parole de l’armée.
Le président Macky Sall, condamnant un acte « d’une rare barbarie », a aussitôt convoqué le Conseil national de sécurité, a annoncé le secrétaire général du gouvernement dans la nuit de samedi à dimanche. Le chef de l’Etat a « ordonné que les auteurs (…) soient recherchés et traduits en justice », et il a dépêché une délégation ministérielle qui se rendra sur place dimanche « pour évaluer la situation sécuritaire et présenter en même temps les condoléances de la nation aux familles éprouvées ».
Des milliers de victimes
L’attaque s’est produite dans l’après-midi dans une forêt proche de la frontière avec la Guinée-Bissau, à une vingtaine de kilomètres de la capitale, Ziguinchor, région agricole et touristique séparée du reste du Sénégal par la Gambie. L’armée a déployé une compagnie de quelque 150 parachutistes munis de véhicules pour évacuer les victimes et traquer les assaillants.
Les corps sans vie ont été transportés à la morgue de l’hôpital régional, où ont également été acheminés les blessés et où de nombreuses familles se sont réunies, selon l’Agence de presse sénégalaise APS (officielle). « Ils auraient dépassé la zone tampon séparant les positions de l’armée sénégalaise de celles des combattants du MFDC (Mouvement des forces démocratiques de Casamance), la rébellion indépendantiste armée », a expliqué l’APS, sans citer de source.
« Il est trop tôt pour dire si les assaillants font partie du MFDC, l’enquête le dira », a déclaré le colonel Ndiaye, alors que les insurgés sont divisés en plusieurs factions. La rébellion pour l’indépendance de la Casamance, qui dure depuis décembre 1982, a fait des milliers de victimes civiles et militaires, ravagé l’économie de la région et poussé de nombreux habitants à fuir. Une accalmie perdure sur le terrain depuis plusieurs années alors que les tractations de paix se sont multipliées depuis l’arrivée au pouvoir du président Macky Sall en 2012.