STEPHANE TRAPIER

« Il n’y a que deux conduites avec la vie : ou on la rêve ou on l’accomplit », disait René Char. Longtemps, vivre la vie d’artiste fut un rêve quasiment impossible à accomplir. « Pouvoir être un anarchiste et vivre comme un millionnaire », comme le chantait le businessman frustré de Starmania« j’aurais voulu être un ­artiiiiste ! » se lamentait-il –, relevait au mieux de l’utopie, au pire de la galère. « Passe ton bac d’abord », était le mantra incontournable de ces parents dont l’enfant se rêvait en artiste…

Aujourd’hui, passer son bac n’est plus une injonction à renoncer mais un simple passage obligé pour faire de la vie d’artiste un vrai choix, viable. Ce supplément pose une question simple : comment vivre de son art dans un monde où la créativité n’est plus aimablement considérée comme une qualité parmi d’autres, mais où elle est devenue un atout pour décrocher un job, un « plus » dans un CV, un savoir-faire précieux ? Questions subsidiaires : Où apprendre à faire de sa passion un métier ? Que faire d’une vocation précoce à l’heure du choix d’études supérieures ?

Voies, voix

Notre dossier passe en revue les cursus de la création artistique « classique » (beaux-arts, cinéma, théâtre, peinture, dessin, BD, animation, jeux vidéo…) et les autres (design, mode, architecture, arts plastiques, publicité…). Sans négliger tous ces métiers ­connexes, tout aussi créatifs, sans lesquels les « vrais » artistes ne pourraient s’exprimer, ne sauraient exister ; de la costumière de théâtre au chef opérateur de cinéma, de l’ingénieur du son au gestionnaire de salle de concert, du metteur en scène à l’organisateur de festival… En 2017, une nouvelle école privée est arrivée sur le « marché » : l’Ecole de management des industries créatives (EMIC), qui propose entre autres un MBA consacré au… management du jeu vidéo !

La révolution numérique a, là comme ailleurs, boosté autant que bousculé le monde de l’art, ouvrant autant de portes d’entrée qu’elle referme les portes ouvertes des idées reçues. La production de films d’animation et d’effets visuels est un fer de lance de la French tech, ­offrant parfois des salaires à faire rêver un étudiant de business school ou d’école d’ingénieurs. La publicité, la communication, le marketing sont des cursus où les compétences en graphisme, en design, en écriture sont « prérequises ». La créativité, vous dis-je…

Une myriade de métiers permet donc désormais aux bacheliers qui rêvent d’art depuis l’enfance de trouver leur voie et de faire entendre leur voix, à des parents inquiets, à des enseignants dubitatifs, à des employeurs potentiels.

L’heure est peut-être venue de cette « industrie de l’esprit où chacun devient producteur de son propre imaginaire », chère à Robin Renucci, lui-même à la fois directeur des Tréteaux de France et vedette de la série à succès Un village français. Le monde de l’art français déploie ses tréteaux dans le village global.

Dossier complet à retrouver dans notre rubrique http://www.lemonde.fr/ecoles-d-art/

« Le Monde » aide les jeunes à s’orienter vers les études supérieures

Pour aider les 16-25 ans, leurs familles et les enseignants à se formuler les bonnes questions au moment d’effectuer les voeux d’orientation, Le Monde organise les conférences O21/s’orienter au 21e siècle, à Nancy (1er et 2 décembre 2017), Lille (19 et 20 janvier 2018), Nantes (16 et 17 février 2018), Bordeaux (2 et 3 mars 2018) et Paris (17 et 18 mars 2018).

S’y ajoutent des salons étudiants : après le salon des grandes écoles (SAGE) et celui des formations artistiques START, organisés chaque année en novembre et décembre, le Salon des masters et mastères spécialisés (SAMS) est prévu le 27 janvier. A consulter également, notre rubrique Le Monde Campus, et tout particulièrement ses sous-rubriques APB / Parcoursup, O21 et Etudes supérieures.