« Pour m’orienter après le bac, je me suis bougée ! »
« Pour m’orienter après le bac, je me suis bougée ! »
Juliette, 18 ans, raconte son refus de suivre les conseils de son entourage et ses recherches pour trouver les études qui lui correspondent vraiment.
Juliette fait partie des étudiants qui témoignent dans le cadre de notre série « Voix d’orientation », en partenariat avec La ZEP. / La ZEP via Campus
Voix d’orientation. Le Monde Campus et La ZEP, média jeune et participatif, s’associent pour faire témoigner lycéens et étudiants de leurs parcours d’orientation. Cette semaine, Juliette, 18 ans, étudiante à Paris.
Quan j’étais en terminale ES dans un lycée de banlieue parisienne, on me disait « Tu as de bonnes notes en économie, tu dois t’orienter en licence économie. » Ah ouais ? C’est ça le concept d’orientation ? Et prendre en compte ma personnalité, ce n’est pas important ?
Par exemple, dans la vie je suis quelqu’un de super avenant : à l’école, j’aimais bien faire des présentations en classe alors que les autres n’aimaient pas trop, c’était toujours moi dans le groupe qui présentait. Ça, jamais personne ne l’a relevé, même moi. J’étais perdue.
J’avais besoin de trouver ma voie, qu’on m’aide, pas qu’on me foute dans une case juste par mon bac d’origine.
Alors j’ai pris les choses en main. Parce que ça concernait mon avenir. Je voyais tous mes potes à fond sur le bac alors que, contrairement à ce qu’on peut penser, le plus important c’est l’orientation : ce diplôme, c’est juste une clé pour passer dans le supérieur, ce n’est pas lui qui te dira ce que tu veux faire de ton avenir, de ta vie.
Certes, on connaît beaucoup de filières, les plus communes, mais on est loin de toutes les connaître. Chacune correspond à différents profils, y en a forcément une qui me correspond quelque part.
En terminale, j’ai donc cherché, je me suis beaucoup renseignée à l’aide de plusieurs sites Internet, comme ceux de l’Onisep ou de L’Etudiant. Je suis allée à des portes ouvertes, dans certaines universités, pour rencontrer des étudiants, des professeurs et me renseigner sur les programmes enseignés des filières qui m’attiraient. Les salons, c’est plutôt bon plan ça aussi, comme celui de l’éducation à Paris ! J’ai réfléchi à ce que j’aimerais devenir avec mes propres investissements, pas avec l’opinion des autres.
Si j’avais écouté mes profs et toutes les personnes de « bon conseil » qui prétendaient vouloir m’aider et bien s’y connaître, il est certain qu’en ce moment je ne me sentirais pas à ma place. J’ai réalisé que je n’avais pas besoin des autres quand j’ai remarqué à quel point ils décidaient pour moi, à quel point mon profil et ma personnalité n’étaient pas pris en compte alors que c’était le plus important. Je suis fière d’en avoir pris conscience. Ça m’a ouvert des portes et j’ai vu plus large.
J’ai débuté l’année à la Sorbonne Nouvelle en langues étrangères appliquées anglais/allemand. Ça ne me plaisait pas. J’ai donc fait beaucoup de recherches pour me réorienter en communication. J’ai contacté une trentaine d’écoles à Paris, en banlieue parisienne, à Montpellier, à Lyon et à Bordeaux … aucune place nulle part. C’est mon père qui a trouvé le DU PaRéO, à l’Université Paris Descartes. J’ai passé les épreuves de recrutement et j’ai été retenue. L’année prochaine, j’envisage un DUT Techniques de commercialisation en alternance à Montpellier.
Quand je l’ai annoncé à ma mère, elle m’a répondu : « Mais chérie, tu ne vas pas faire du commerce, c’est pas ce que tu veux. » Il est là le problème : ce DUT ce n’est pas que du commerce comme on peut l’entendre, c’est plus général et ça va au-delà. Poussez vos recherches, renseignez-vous sur les programmes, les études possibles après l’obtention du diplôme, et tout le reste. Si je m’étais arrêtée à son nom, je n’aurais jamais su que cette filière me correspondait, je serais bêtement passée à côté. Tout ça pour dire que je ne voulais pas me sentir obligée d’aller dans telle ou telle filière parce que selon les autres celle-ci était parfaite pour moi.
Maintenant, je sais où je vais. J’ai compté sur moi. On a la chance d’avoir le choix.
La Zone d’expression prioritaire (ZEP) accompagne la prise de parole des 15-25 ans
La Zone d’expression prioritaire (ZEP) est un dispositif d’accompagnement à l’expression des jeunes de 15 à 25 ans par des journalistes professionnels. Via des ateliers d’écriture dans des lycées, universités, associations étudiantes ou encore dans des structures d’insertion, ils témoignent de leur quotidien et de l’actualité qui les concernent. Tous leurs récits sont à retrouver sur la-zep.fr.
Voici également les derniers publiés :
Voici de précédents témoignages publiés dans le cadre de notre série « Voix d’orientation » :
« Le Monde » aide les jeunes à s’orienter vers les études supérieures
Pour aider les 16-25 ans, leurs familles et les enseignants à se formuler les bonnes questions au moment d’effectuer les voeux d’orientation, Le Monde organise les conférences O21/s’orienter au 21e siècle, à Nancy (1er et 2 décembre 2017), Lille (19 et 20 janvier 2018), Nantes (16 et 17 février 2018), Bordeaux (2 et 3 mars 2018) et Paris (17 et 18 mars 2018).
S’y ajoutent des salons étudiants : après le salon des grandes écoles (SAGE) et celui des formations artistiques START, organisés chaque année en novembre et décembre, le Salon des masters et mastères spécialisés (SAMS) est prévu le 27 janvier. A consulter également, notre rubrique Le Monde Campus, et tout particulièrement ses sous-rubriques APB / Parcoursup, O21 et Etudes supérieures.