Ce qu’il faut retenir des accords signés en Chine par Emmanuel Macron
Ce qu’il faut retenir des accords signés en Chine par Emmanuel Macron
A l’issue d’un entretien avec son homologue chinois, mardi, Emmanuel Macron a annoncé la signature de plusieurs accords, dont un chantier pour Areva.
L’essentiel
- Au deuxième jour de sa visite d’Etat en Chine, Emmanuel Macron a été reçu, mardi 9 janvier, au Palais du peuple, bordant la place Tiananmen à Pékin, par son homologue chinois, Xi Jinping.
- A l’issue d’un entretien bilatéral, les deux chefs d’Etat ont assisté à la signature de plusieurs documents, dont un « mémorandum pour un accord commercial » sur la construction par Areva d’une usine de traitement des combustibles nucléaires usagés.
- Le président français espère un rééquilibrage de la relation commerciale avec Pékin. Une cinquantaine d’accords et de contrats doivent être signés lors de cette visite, notamment sur le nucléaire civil et l’aéronautique.
Le contexte
Emmanuel Macron est arrivé en Chine avec une cinquantaine de chefs d’entreprises, dont les dirigeants d’Areva, Airbus, Safran et d’EDF. Il a insisté sur l’importance du « partenariat stratégique » avec la Chine : « Il faut structurer les relations en termes de propriété intellectuelle, structurer un accès plus grand au marché chinois, permettre les investissements chinois en France et ouvrir les données de manière réciproque. »
Les principales annonces de signatures :
Centre de retraitement nucléaire. La France et la Chine ont signé un accord prévoyant la construction par Areva d’un centre de retraitement de combustible nucléaire usagé en Chine. Ce chantier colossal, providentiel pour le groupe français spécialisé dans l’atome civil, est évalué à au moins une dizaine de milliards d’euros.
Ce « mémorandum pour un accord commercial » ouvre la voie pour conclure dix ans de délicates négociations entre Areva et son partenaire chinois CNNC, géant étatique de l’atome civil.
Réacteur EPR. Emmanuel Macron a annoncé que le réacteur EPR, construit par EDF dans le sud de la Chine, devrait démarrer dans environ six mois. Ce serait le cas échéant le premier EPR opérationnel dans le monde, avant ceux en chantier à Flamanville (France) et en Finlande, qui ont subi de nombreux retards et surcoûts.
Viande bovine. Les deux pays ont signé un accord prévoyant « l’ouverture de l’accès de la viande bovine [au marché chinois] avec une résolution totale dans les six mois » de l’embargo imposé par Pékin depuis 2001, conséquence de la crise de la vache folle.
Art contemporain. Un partenariat a été conclu pour établir un Centre Pompidou d’art contemporain à Shanghaï. Ce partenariat prévoit également d’organiser une édition des Rencontres photographiques d’Arles dans la ville de Xiamen (est de la Chine).
La citation
Prononcée par M. Macron au deuxième jour de sa visite d’Etat en Chine :
« La Chine est en train de poursuivre sa stratégie de développement économique et, compte tenu de la taille de ce marché, cela a un impact sur toute la mondialisation. Le devoir de la France est de bien comprendre ces mouvements (...). Cela suppose une France forte : si la France ne sait pas s’adapter, elle sera effacée ».
La vidéo
Avant sa rencontre avec Xi Jinping, Emmanuel Macron s’est attiré les bonnes faveurs des internautes chinois en prononçant une phrase en mandarin lors de son premier discours, à Xian (Nord) :
« Rendre à nouveau notre planète grande et belle »
Dans une vidéo qu’il a mise en ligne sur son compte Twitter, on peut voir le président de la République répéter ces quelques mots de mandarin, sous le contrôle de l’interprète de l’ambassade de France.
Parce que le climat parle à tout le monde : "Make our planet great again" ... en chinois. https://t.co/C6UTeP16Nr
— EmmanuelMacron (@Emmanuel Macron)
Pour aller plus loin
Un article sur les enjeux économiques qui se jouent lors de la visite d’Emmanuel Macron en Chine
Un zoom sur les attentes spécifiques d’Airbus et Areva
Une tribune du professeur et sinologue Jean-Philippe Béja sur les droits de l’homme en Chine et l’attitude de M. Macron
Une tribune de la chercheuse Valérie Niquet sur les divergences stratégiques de Paris et Pékin