Information judiciaire contre cinq policiers après une interpellation à Mantes-la-Jolie
Information judiciaire contre cinq policiers après une interpellation à Mantes-la-Jolie
Le Monde.fr avec AFP
Le plaignant affirmait avoir été gravement brûlé et insulté lors de son interpellation à Mantes-la-Jolie, le 7 novembre.
L’IGPN avait été saisie par le procureur de la République de Versailles de l’enquête sur une interpellation à Mantes-la-Jolie, le 7 novembre, au cours de laquelle un homme de 27 ans a été grièvement brûlé aux bras. / CHARLY TRIBALLEAU / AFP
Le parquet de Versailles a ouvert, mardi 9 janvier, une information judiciaire contre cinq policiers de Mantes-la-Jolie pour « blessures involontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à trois mois » et pour « non-assistance à personne en danger ».
L’IGPN, la « police des polices », avait été saisie par le procureur de la République de Versailles de l’enquête sur une interpellation à Mantes-la-Jolie, le 7 novembre, au cours de laquelle un homme de 27 ans a été grièvement brûlé aux bras.
Selon l’avocat du plaignant, Me Calvin Job, lors de son interpellation, le jeune homme dit avoir été frappé, victime d’injures racistes, et maintenu, menotté, contre un chauffage dans le fourgon qui l’emmenait au commissariat de Mantes-la-Jolie, malgré ses cris de douleur.
Deux versions de l’interpellation
Selon la procédure initiale établie par la police, citée par le parquet, une patrouille à pied inspectait des véhicules stationnés dans un parking quand elle a été « prise à partie » par cet homme, qui l’a insultée, selon le communiqué du parquet. « Lors de son interpellation, il s’est rebellé et a tenté de prendre la fuite », poursuit le parquet.
Dans le fourgon, toujours selon la procédure initiale, le plaignant s’est « débattu » avant d’être « allongé sur le dos au sol » puis « maintenu par trois fonctionnaires de police ». Il a continué à « insulter » les policiers, précise le parquet. Au contraire, selon Me Job, son client a consenti sans « aucune opposition » au contrôle d’identité qui lui était notifié, fournissant une vidéo qu’il présente comme celle de l’interpellation.
Placé dans un premier temps en garde à vue pour « outrage et rébellion », le jeune homme a ensuite été acheminé à l’hôpital de Mantes, où sa garde à vue a été levée. Rentré chez lui puis revenu aux urgences, il a été orienté plus tard vers un hôpital parisien où des brûlures « de deuxième et de troisième degrés, aggravées par le diabète » dont il souffre, ont été diagnostiquées, selon le parquet. Il a été opéré vendredi et devait rester hospitalisé une semaine, a précisé son avocat.
« Compte tenu de la gravité de cette affaire et des blessures constatées sur l’individu », un dispositif propre aux victimes gravement traumatisées a été activé, conclut le parquet dans son communiqué.