Le premier tour de l’élection présidentielle en Egypte aura lieu du 26 au 28 mars et un second tour se tiendra, si besoin, du 24 au 26 avril, a annoncé, lundi 8 janvier, l’Autorité nationale des élections. Il s’agira du troisième scrutin présidentiel depuis la chute de Hosni Moubarak en 2011.

L’actuel président, Abdel Fattah Al-Sissi, élu en 2014, a récemment déclaré qu’il ne briguerait pas un troisième mandat en 2022, laissant entendre qu’il serait candidat à sa réélection cette année. Fin décembre, le porte-parole de la présidence avait toutefois indiqué que M. Al-Sissi prendrait sa décision « en temps voulu », selon le journal d’Etat Al-Ahram.

Trois personnalités ont annoncé en novembre leur intention de concourir, mais l’une d’elles est récemment revenue sur sa décision, une autre a depuis été condamnée à de la prison et la candidature de la dernière semble incertaine à cause d’une affaire judiciaire.

Dans une Egypte dirigée de main de fer par le régime de M. Sissi, Lachine Ibrahim, président de l’Autorité nationale des élections, a promis que cette échéance électorale respecterait les principes « d’indépendance, de neutralité, d’intégrité, de transparence, d’efficacité et de professionnalisme ». « Un processus électoral intègre est un droit » des citoyens, a-t-il estimé.

Grand favori

L’ancien premier ministre Ahmed Chafiq a indiqué dimanche qu’il ne serait pas candidat, contrairement à ce qu’il avait annoncé fin novembre. Il était perçu comme un possible adversaire gênant pour M. Al-Sissi, qui fait désormais figure de grand favori.

Célèbre avocat défenseur des droits de l’homme, Khaled Ali, candidat en 2012 comme M. Chafiq, a annoncé en novembre le lancement de sa campagne présidentielle. Mais sa candidature est encore très incertaine, car ce militant de gauche a été condamné en septembre à trois mois de prison pour « atteinte à la décence publique », jugement dont il a fait appel.

Le colonel Ahmed Konsowa avait lui aussi annoncé en novembre son intention de se présenter. Il avait toutefois été interpellé peu après et condamné en décembre à six ans de prison pour « comportement nuisant aux exigences du système militaire ».

Les principaux dirigeants des Frères musulmans, jadis première force de l’opposition, sont de leurs côtés soit emprisonnés soit en exil, depuis la destitution par l’armée du président islamiste Mohamed Morsi à l’été 2013.

Depuis plusieurs mois, journalistes et analystes s’interrogent ainsi sur l’absence de concurrence éventuelle au probable candidat sortant, M. Al-Sissi, qui avait accédé au pouvoir en 2014 avec 96,9 % des voix dans une élection sans opposant sérieux ni enjeu majeur.