« Il n’y aura pas de nouvel impôt », Bruno Le Maire rectifie les propos de Jacqueline Gourault
« Il n’y aura pas de nouvel impôt », Bruno Le Maire rectifie les propos de Jacqueline Gourault
Le Monde.fr avec Reuters
La ministre auprès du ministre de l’intérieur avait fait part jeudi de son souhait que la taxe d’habitation qui va être supprimée soit remplacée par un « nouvel impôt ».
Le gouvernement doit encore accorder ses violons sur la taxe d’habitation. Invitée jeudi de l’émission « Questions d’info » LCP-franceinfo-Le Monde-AFP, Jacqueline Gourault, ministre auprès du ministre de l’intérieur, a affirmé qu’elle souhaitait, à titre personnel, que la taxe d’habitation, dont la suppression totale est annoncée à l’horizon 2020, soit remplacée par un nouvel « impôt plus juste », dans le cadre d’une « réforme fiscale ».
Des propos rectifiés dès le lendemain par le ministre de l’économie. « Il n’y aura pas de nouvel impôt pendant le quinquennat, je m’y engage », a déclaré Bruno Le Maire sur BFM-TV et RMC. « On ne supprime pas un impôt pour en rétablir un autre. On ne prend pas dans la poche des Français ce qu’on vient de leur donner de l’autre main », a-t-il ajouté.
Il a, en revanche, assuré que la taxe d’habitation, dont le chef de l’Etat a promis pendant la campagne présidentielle d’exonérer 80 % des ménages, avec une première tranche dès 2018, serait en fait totalement supprimée sur la durée du quinquennat. « Elle sera supprimée totalement dès que nous aurons toutes les indications sur la manière dont on peut compenser pour les collectivités locales. Le plus tôt sera le mieux, a déclaré Bruno Le Maire.
Une mesure qui devrait coûter 20 milliards d’euros
Selon le ministre, la suppression totale de la taxe d’habitation, qui devrait prolonger la suppression d’ores et déjà votée de cet impôt pour 80 % des Français d’ici à 2020, devrait coûter « près de 20 milliards d’euros », soit deux fois plus que la réforme d’ores et déjà entérinée. Les 80 % actuels « sont financés sur le budget de l’Etat, qui compense à l’euro près pour les collectivités locales la perte de recettes fiscales », a souligné le ministre, ajoutant que l’Etat trouverait pour le reste des solutions, sans créer de nouvelle taxe.
« Le président de la République avait lui-même indiqué il y a quelques mois qu’on pouvait envisager d’attribuer une part de recettes déjà existantes, par exemple une part de la CSG », au financement de cette mesure, a-t-il souligné, estimant que Mme Gourault avait été sans doute « mal comprise ».
La ministre auprès du ministre de l’intérieur avait fait machine arrière dans la soirée sur son compte Twitter : « La taxe d’habitation est définitivement abolie et ne sera pas remplacée par un autre impôt. La fiscalité locale sera entièrement repensée », avait-elle écrit. Lors de l’émission « Questions d’info », Jacqueline Gourault avait pourtant bien évoqué la piste d’un nouvel « impôt » : « Moi je pense que, pour le bloc communal, c’est une opinion strictement personnelle, il est important de laisser un impôt en lien avec le territoire, c’est-à-dire les citoyens. (…) Je n’ai pas de date à vous donner, mais ça doit s’emboîter avec la fin de la taxe d’habitation. On commence les discussions dès maintenant. »