Des magasins H&M vandalisés en Afrique du Sud après une publicité raciste
Des magasins H&M vandalisés en Afrique du Sud après une publicité raciste
Par Adrien Barbier (Johannesburg, correspondance)
Le parti EFF de l’opposant Julius Malema a insisté pour que l’enseigne suédoise « ne soit plus autorisée » dans le pays.
Un magasin H&M vandalisé à Sandton, dans la banlieue nord de Johannesburg, le 13 janvier 2018. / Social Media/REUTERS
« H&M : dites bonjour aux singes les plus cool ! » La pancarte brandie par une manifestante donne le ton. Samedi 13 janvier, des dizaines de militants ont protesté devant la plupart des magasins de l’enseigne suédoise H&M en Afrique du Sud. Six ont été vandalisés, poussant la chaîne à baisser le rideau dans tout le pays jusqu’à nouvel ordre.
En cause, une publicité raciste montrant un enfant noir portant un sweat vert à capuche avec l’inscription « singe le plus cool de la jungle ». Le 8 décembre, H&M avait annoncé le retrait de cette photo de son site Internet et présenté ses excuses, après le tollé mondial suscité sur les réseaux sociaux.
H&M apologizes for using a black child to model a sweatshirt with a "coolest monkey in the jungle" slogan… https://t.co/Mgz1ouN9D5
— CNN (@CNN)
Mais le parti des Combattants pour la liberté économique (EFF), le mouvement d’opposition du trublion Julius Malema, a préféré faire passer le message à sa manière. Vêtements jetés au sol, mannequins cassés, miroirs et vitrines brisés : ses militants, reconnaissables au tee-shirt et à la casquette rouges emblématiques du parti, ont semé le chaos dans les centres commerciaux, comme le montrent les photos et vidéos qui ont circulé sur Twitter.
EFF supporters at H&M WATCH the trashing... https://t.co/Kw0xUaG4Cb
— Abramjee (@Yusuf Abramjee)
Dans certains cas, la police est intervenue pour disperser les manifestants en tirant des balles en caoutchouc. Aucun militant n’a été arrêté pour l’instant, mais les forces de police ont promis d’identifier les responsables grâce aux images des caméras de surveillance.
« Nous allons nous battre frontalement contre le racisme »
« H&M doit accepter les conséquences de son racisme. Toute personne sensée serait d’accord pour que cette enseigne ne soit plus autorisée en Afrique du Sud. Bravo aux militants des EFF qui ont affronté physiquement le racisme », a immédiatement tweeté le vice-président du parti, Floyd Shivambu.
En meeting à Polokwane dimanche, Julius Malema a soutenu ses militants, ajoutant qu’ils ont fait passer le message à l’enseigne suédoise. « Personne n’est autorisé à se servir de la couleur de la peau pour humilier les gens. Toute entreprise ou toute personne qui soutient le racisme doit savoir que nous ne lui laisserons pas de répit. Cette année nous allons nous battre frontalement contre le racisme », a-t-il déclaré.
That @hm nonsense of a clothing store is now facing consequences for its racism. All rational people should agree t… https://t.co/fhNiCnriL1
— FloydShivambu (@Floyd Shivambu)
Pour l’instant, l’entreprise a choisi de minimiser l’incident. « H&M a pris connaissance des événements récents touchant plusieurs de nos magasins sud-africains. Ce qui compte le plus pour nous, c’est la sécurité de nos employés et de nos clients, peut-on lire sur un communiqué posté sur le site Internet du groupe. Nous rouvrirons les magasins dès que la sécurité sera de nouveau assurée. »
L’EFF a prévenu dimanche que si H&M tentait de rouvrir ses magasins, ses « combattants » reviendraient. « Nous estimons avoir été clairs : ces magasins doivent fermer pour toujours et non temporairement », a déclaré dimanche Benjamin Desoloane, l’un des représentants locaux du parti.