Le premier ministre, Edouard Philippe, au lucée Buffon, lundi 15 janvier, pour l’ouverture de la plate-forme Parcoursup. / Premier Ministre

A l’occasion de l’ouverture de la plate-forme Parcoursup, lundi 15 janvier, le gouvernement a tenté de rassurer sur le nombre de places disponibles dans l’enseignement supérieur à la rentrée 2018.

Alors que la dernière rentrée a déjà montré l’extrême tension du nombre de places disponibles, le ministère a évoqué la création de 22 000 places supplémentaires. Elles seraient notamment créées dans les filières en tension, où les demandes sont fréquemment supérieures aux capacités d’accueil, comme les sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps). Trois mille de ces 22 000 seraient créées en BTS, selon l’entourage du ministère. Des hausses qui ne suffiraient toutefois pas à accueillir les 28 000 nouveaux bacheliers supplémentaires désirant entamer des études attendus, du fait du pic de naissances des années 2000.

Le ministère a aussi évoqué le redéploiement de 130 000 places non pourvues l’an dernier en fin de procédure APB, faute d’adéquation entre les vœux des candidats et l’offre dans l’enseignement supérieur. Dans la pratique, transférer une place d’un site à l’autre et d’une formation à l’autre n’est, cependant, pas aisé.

Pérennité des moyens

Les modalités des créations des places nouvelles, et de leur financement, demandent encore à être précisées : le déblocage de 25 millions a été évoqué (dont six millions pour les personnels mobilisés sur la mise en œuvre de la réforme), pour le dernier trimestre de l’année 2018. Reste à savoir si cette somme permettra de créer le nombre de places annoncées, et dans quelle mesure de nouveaux financements permettront de les pérenniser au-delà.

A l’occasion de la réunion du Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (CNESER), le « parlement » consultatif des personnels, mardi 16 janvier, le SGEN-CFDT « va demander des précisions sur la répartition des 25 millions d’euros pour la rentrée 2018, dont six pour les personnels, qu’il a obtenus par la négociation », a aussi rapporté son secrétaire général adjoint Franck Loureiro.

« Notre objectif n’est pas de dissuader de s’inscrire dans l’enseignement supérieur, mais de faire en sorte que chaque lycéen qui s’inscrit réussisse », a expliqué, lundi, le premier ministre, Edouard Philippe, accompagné du ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, et de la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, lors d’une visite au lycée Buffon, à Paris, pour le lancement de la plate-forme Parcoursup.

Loi en cours d’examen

Le manque de places dans certaines filières très demandées pourrait conduire à une sélection de fait des bacheliers désirant entrer à l’université, qui n’est pourtant pas explicitement envisagée par le gouvernement :

La loi en cours de discussion au Parlement prévoit que les candidats devront désormais satisfaire des « attendus », des compétences et des connaissances requises pour suivre une filière donnée. Les établissements d’enseignement supérieur auront ainsi accès aux notes du lycéen en première et terminale, aux appréciations des professeurs et à l’avis du conseil de classe sur son projet d’orientation. Le lycéen pourra aussi écrire quelques lignes expliquant les raisons de son choix, dans un espace dédié sur la plate-forme. S’il ne remplit pas les attendus, le candidat devra suivre un parcours d’accompagnement défini par la fac, sous peine d’être refusé.