Les surveillants de prison toujours mobilisés, plusieurs établissements bloqués jeudi matin
Les surveillants de prison toujours mobilisés, plusieurs établissements bloqués jeudi matin
Le Monde.fr avec AFP
Les personnels pénitentiaires réclament notamment plus de sécurité après plusieurs agressions, au quatrième jour de mobilisation.
Les syndicats UFAP-UNSA (majoritaire), la CGT-Pénitentiaire et FO-Pénitentiaire ont appelé mercredi soir à reprendre le « blocage général », à l’issue d’une nouvelle journée de discussions avec l’administration pénitentiaire. Plusieurs prisons, dont Fleury-Mérogis et les Baumettes à Marseille, étaient bloquées jeudi matin, au quatrième jour de la mobilisation des personnels pénitentiaires, qui réclament notamment plus de sécurité après plusieurs agressions, dont celle de trois d’entre eux jeudi dernier à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais).
- A Fleury-Mérogis (Essonne), plus grand centre pénitentiaire d’Europe, environ 200 personnes bloquaient l’entrée de l’établissement, selon les syndicats sur place.
- A Marseille, une centaine d’agents des Baumettes bloquaient également totalement tous les accès à la prison, a indiqué à l’AFP un responsable CGT.
- A Fresnes (Val-de-Marne), une barricade de palettes de bois et de pneus enflammés et une centaine de surveillants barraient l’entrée principale vers 7 heures, a constaté une journaliste de l’AFP. Plusieurs autres barricades, non allumées, étaient visibles près de l’établissement. Autour de l’enceinte, les manifestants ont disposé des panneaux portant leurs revendications : « Pénalisation plus forte pour ceux qui agressent les personnels dépositaires de l’autorité de l’Etat », « augmentation de la sensibilité des portiques de sécurité », « abrogation de l’article 57 » qui a modifié la réglementation des fouilles inopinées notamment à la sortie des parloirs...
« Nous sommes de plus en plus déterminés »
« On continue, ça monte crescendo pour montrer que nous sommes de plus en plus déterminés. Malgré les tentatives de négociations, rien n’avance. Si on doit continuer, on continuera », a déclaré le délégué UFAP-UNSA Frédéric Godet.
Plusieurs autres prisons d’Ile-de-France étaient également bloquées :
- A Nanterre, une dizaine d’agents tenaient un piquet de grève, avec des palettes enflammées, selon des sources syndicales.
- A Villepinte (Seine-Saint-Denis), trente à quarante personnes, selon les syndicats, ont également installé des palettes et des pneus, sans y mettre le feu, et déployé une banderole : « Belloubet, ne nous laisse pas crever #onlacherien ».
- A Meaux-Chauconin (Seine-Maritime), « une bonne quarantaine » d’agents, « avec deux barricades qu’on va allumer d’ici quelque temps », barraient l’accès à l’établissement. Il n’y aura « pas d’activités, pas d’ateliers, pas de parloirs, pas d’extractions judiciaires » jusqu’à ce qu’ils soient « délogés par les forces de l’ordre », a assuré à l’AFP Damien Tripenne (CGT).
Après l’agression jeudi dernier de trois surveillants, légèrement blessés à l’arme blanche par un détenu djihadiste, les syndicats de personnels pénitentiaires se sont mobilisés pour réclamer notamment une « gestion spécifique pour les détenus terroristes islamistes et radicalisés » et une revalorisation d’un métier n’attirant « plus personne ». Leur colère a été ravivée par de nouvelles agressions à Mont-de-Marsan (Landes), Tarascon (Bouches-du-Rhône) et Varces (Isère) cette semaine.