« A force de voir la conseillère d’orientation, j’envisage de faire ce métier »
« A force de voir la conseillère d’orientation, j’envisage de faire ce métier »
Mélanie a enchaîné rendez-vous au CIO, tests de profils et vocations diverses, avant d’opter pour un BTS dans la mode qui lui donne envie de se réorienter.
Mélanie, 18 ans, envisage de changer d’orientation faute de se plaire dans son BTS. / La ZEP via Campus
Voix d’orientation. Le Monde Campus et La ZEP, média jeune et participatif, s’associent pour faire témoigner lycéens et étudiants de leurs parcours d’orientation. Cette semaine, Mélanie, 18 ans, étudiante à Dijon
Mon égarement lié à mon orientation me donne la vision d’un monde où deux types de personnes se côtoient : celles qui depuis l’enfance ont un métier qui les fait rêver, et celles, qui, comme moi, changent d’avis toutes les semaines...
Petite, quand on me demandait ce que je voulais faire quand je serais « grande », je répondais chômeuse ! Je débordais d’ambition...
En grandissant, j’ai bien évidemment évolué mais le parcours du combattant ne faisait que commencer ! Après ma seconde générale, de justesse, les rendez-vous au CIO [centre d’information et d’orientation] se sont enchaînés. Je voyais le conseiller d’orientation comme l’interlocuteur qui va m’apporter des solutions et je pensais que j’en sortirai avec l’esprit plus clair. Mais, à chaque test sur Internet destiné à dévoiler mon « profil », le résultat changeait.
Je suis passée d’un « profil commercial » à un « profil artistique » et d’un « artistique » à un « manuel »… A chaque fois, je cherchais une nouvelle orientation. Je me suis projetée comme esthéticienne, avocate, journaliste, professeure...
Sans but, je n’avais pas de motivation. Résultat : je travaillais pour obtenir le minimum nécessaire et passer tranquillement...
Après la seconde, nouveau choix décisif entre ES, L ou S. J’ai choisi ES afin d’éviter les langues et surtout la SVT ! Certaines portes se sont alors doucement refermées, mais rien d’alarmant.
Pendant deux ans, j’ai enchaîné les rendez-vous chez la conseillère d’orientation et les visites dans les fameux salons de l’orientation où de nombreuses écoles présentent leurs formations. Elles sont tellement nombreuses que pour faire le tour sans s’arrêter, il faut au minimum deux heures. Interminable !
En début de terminale, la pression a augmenté. Les choix se sont rapprochés beaucoup plus vite que je ne l’avais prévu. Trois « thèmes » sont ressortis : la mode, l’esthétique et le commercial. Quand j’imagine mon futur métier, je me vois voyager, bouger mais par-dessus tout aimer ce que je fais ! Comment allier tout ça ? Mission impossible.
Puis, l’inévitable est arrivé : le moment de faire ses demandes d’inscription en études supérieures sur APB [plate-forme remplacée en 2018 par Parcoursup] ! Pour mon premier vœu, j’ai sélectionné un BTS métiers de la mode et du vêtement. Ensuite, j’ai coché des BTS MUC (management des unités commerciales) ou commerciaux. Quelques mois après, la réponse est arrivée. Me voilà acceptée en BTS mode !
Heureuse et pressée de découvrir cette nouvelle voie, j’ai ignoré les inquiétudes de mes proches. Ce cursus en BTS leur apparaissait trop spécialisé et fermé pour m’ouvrir des portes d’une carrière commerciale que j’envisageais par la suite...
Têtue, j’ai foncé tête baissée. Mais ils avaient raison ! Je ne me plais pas dans cette formation trop professionnelle. Les dix-huit heures de couture par semaine me semblent interminables… Et les rendez-vous chez la conseillère d’orientation ont repris.
A 18 ans, je suis revenue à la case départ et dans les salons d’orientation… la motivation en moins. J’ai l’impression que je ne trouverai jamais ce que je souhaite. D’ailleurs, je ne sais pas vraiment ce que je veux... Je suis pourtant bien obligée d’avancer.
A force de recherches et de rendez-vous, je suis tombée sur un BTS alliant esthétisme et commerce. A première vue, il présente tout ce que j’aime. Inscrite dans cette voie, je ne suis pourtant pas totalement convaincue et je maintiens ma relation avec la conseillère… Il y a une semaine, pendant mon dernier rendez-vous, j’ai découvert une formation en langues, au cas où je voudrais arrêter ce BTS et continuer mes études.
Je n’exclus pas non plus de me convertir en conseillère d’orientation !
La Zone d’expression prioritaire (ZEP) accompagne la prise de parole des 15-25 ans
La Zone d’expression prioritaire (ZEP) est un dispositif d’accompagnement à l’expression des jeunes de 15 à 25 ans par des journalistes professionnels. Via des ateliers d’écriture dans des lycées, universités, associations étudiantes ou encore dans des structures d’insertion, ils témoignent de leur quotidien et de l’actualité qui les concernent. Tous leurs récits sont à retrouver sur la-zep.fr.
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« Le Monde » aide les jeunes à s’orienter vers les études supérieures
Pour aider les 16-25 ans, leurs familles et les enseignants à se formuler les bonnes questions au moment d’effectuer les voeux d’orientation, Le Monde organise les conférences O21/s’orienter au 21e siècle, à Nancy (1er et 2 décembre 2017), Lille (19 et 20 janvier 2018), Nantes (16 et 17 février 2018), Bordeaux (2 et 3 mars 2018) et Paris (17 et 18 mars 2018).
S’y ajoutent des salons étudiants : après ceux des grandes écoles (SAGE) et des formations artistiques (START), organisés chaque année en novembre et décembre, le Salon des masters et mastères spécialisés (SAMS) est prévu samedi 27 janvier.
A consulter également, notre rubrique Le Monde Campus, et tout particulièrement ses sous-rubriques O21, Etudes supérieures et Parcoursup APB, où sont notamment mis en ligne les articles de notre supplément « L’orientation est-elle sexuée ? », publié dans Le Monde daté jeudi 18 janvier.