La France va lancer une initiative contre l’impunité dans l’emploi d’armes chimiques
La France va lancer une initiative contre l’impunité dans l’emploi d’armes chimiques
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Pour le ministre des affaires étrangères, le désarmement chimique en Syrie n’a pas marché. Le régime détient encore des stocks et a poursuivi ses attaques chimiques.
Les trente pays participant à la réunion de Paris mettront à la disposition de la communauté internationale et du public toutes les informations en leur possession sur les responsables impliqués / LUDOVIC MARIN / AFP
Dans un entretien au Figaro daté de lundi 22 janvier, Jean-Yves Le Drian, le ministre des affaires étrangères détaille les principaux axes de la diplomatie française. Pour lui, la Syrie reste une préoccupation majeure.
Le ministre annonce qu’une trentaine de pays vont lancer mardi à Paris une initiative contre l’impunité dans l’emploi d’armes chimiques, après les vetos russes à la poursuite d’enquêtes internationales dans le cas de la Syrie.
« Face à cette situation [en Syrie], nous annoncerons (…) le lancement d’une initiative visant à lutter contre l’impunité de ceux qui se sont rendus coupables de l’utilisation d’armes chimiques. Les États qui le souhaitent tiendront des listes de personnes suspectées », déclare encore Jean-Yves Le Drian.
« Simultanément, la France a pris des mesures de sanctions, de type interdiction des visas ou gel des avoirs financiers, contre certains individus impliqués dans ces programmes proliférants », ajoute Jean-Yves Le Drian. « Notre détermination est totale pour obtenir que ceux qui sont responsables de crimes aussi abjects finissent toujours par rendre des comptes », souligne le ministre français des affaires étrangères.
« En Syrie, le désarmement chimique n’a pas marché. Le régime détient encore des stocks, et a conduit après l’accord de 2013 des attaques chimiques en dépit de ses engagements », remarque Jean-Yves Le Drian.
Les trente pays participant à la réunion de Paris mettront à la disposition de la communauté internationale et du public toutes les informations en leur possession sur les responsables impliqués, a précisé le Quai d’Orsay dans un communiqué. Un site internet dédié sera inauguré lors de la conférence.
« Les Russes ne peuvent pas régler seuls la crise. La Syrie devra un jour être reconstruite et leurs moyens n’y suffiront pas », déclare-t-il. « Aucune paix ne sera durable ni juste sans la participation des États-Unis, de l’Europe et des pays de la région », ajoute le ministre français.
- La question du nucléaire iranien
Après le report de sa visite initialement prévue au début du mois face à la vague de manifestations qui a secoué Téhéran, Jean-Yves Le Drian, annonce qu’il se rendra en Iran le 5 mars. Le chef de la diplomatie française souligne la nécessité du « respect de la parole donnée en juillet 2015 » sur l’accord sur le nucléaire iranien, que l’administration Trump menace de dénoncer.
« Nous avons engagé un dialogue avec l’Iran sur le sujet balistique et les questions régionales. Comme nous voulons évoquer son influence militaire déstabilisatrice au Moyen-Orient, son soutien financier au Hezbollah libanais et aux milices houthistes au Yémen », dit-il.
- Offensive turque dans l’enclave d’Afrin
La France appelle la Turquie à agir avec retenue dans le cadre de son offensive lancée dans l’enclave kurde syrienne d’Afrin. « Le Conseil de sécurité des Nations unies tiendra demain [lundi] des consultations sur la situation en Syrie », annonce le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.
Lors de ces consultations, susceptibles d’aboutir à une réunion du Conseil, « la France soulignera notamment l’urgence d’assurer l’accès humanitaire », dit encore le ministre des affaires étrangères.