Tangui Ndombele a fait souffrir le milieu de terrain parisien hier soir en Ligue 1. / EMMANUEL FOUDROT / REUTERS

Strasbourg n’est plus la seule équipe de Ligue 1 à avoir battu le Paris – Saint-Germain cette saison. L’Olympique lyonnais est entré dimanche 22 janvier au soir dans ce cercle très fermé grâce à une performance de haut niveau accomplie dans un match aussi intense qu’enlevé.

Si Memphis Depay et Nabil Fekir ont tous deux inscrit de superbes buts, le capitaine lyonnais ne s’y est pas trompé : pour lui, comme pour nombre d’observateurs, le meilleur joueur de la rencontre a été sans conteste Tanguy Ndombele.

A 21 ans, le Francilien, originaire de Longjumeau, s’est révélé la saison dernière en Ligue 2 sous les couleurs d’Amiens, avec qui il a d’ailleurs commencé la saison en disputant trois matchs, dont l’un face à Paris. Au soir de la 21e journée, Tanguy Ndombele a donc déjà affronté à trois reprises le PSG. De quoi tester sérieusement ses aptitudes au très haut niveau. Un examen qu’il a réussi avec brio.

Trois matchs face au PSG

Le 5 août dernier, le milieu de terrain sortait clairement du lot lors de la défaite du club picard au Parc des Princes (2-0). Dans la foulée, Lyon le recrutait in extremis, lors de la dernière journée du mercato, grâce à un prêt payant de 2 millions d’euros assorti d’une option d’achat à 8 millions d’euros.

Le 17 septembre, rebelote lors d’une défaite sur le même score des Lyonnais à Paris. Ndombele réussissait un très bon match. A la 68e minute de jeu, il trouvait la barre transversale sur un tir lointain et puissant alors que les deux équipes étaient encore à égalité.

LE MISSILE DE TANGUY N'DOMBÉLÉ SUR LA BARRE TRANSVERSALE 💥
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Hier soir, l’immense activité de Ndombele a fait une nouvelle fois énormément souffrir le trio parisien du milieu de terrain : Adrien Rabiot, Giovani Lo Celso et Marco Verratti. A maintes reprises, il est venu arracher le ballon des pieds des Parisiens. Ndombele s’inscrit dans la lignée des milieux de terrain « box-to-box », terme anglais qui désigne les joueurs capables de rayonner de leur propre surface de réparation à celle de l’adversaire.

Ses nombreuses récupérations se conjuguent avec des remontées de balle impressionnantes, qui cassent les lignes adverses. Etonnamment, son jeu lui permet de figurer dans un classement qu’il domine, celui du taux de dribbles réussi en Ligue 1. Il y devance Nabil Fekir, Neymar ou encore Florian Thauvin.

Pourtant, depuis son arrivée à Lyon, le milieu de terrain n’a disputé que seize rencontres, dont douze en tant que titulaire. Avec 1 006 minutes de jeu, il est loin d’apparaître dans les joueurs les plus utilisés par l’entraîneur Bruno Génésio. En deux rencontres, lors de la victoire à Guingamp mercredi et dimanche contre Paris, l’ex-Amiénois a sûrement fait basculer sa saison.

Le nouvel Essien

Le coach lyonnais n’a pas hésité à modifier son 4-2-3-1 en 4-3-3 pour inclure Ndombele à son entre-jeu. Ce changement tactique conduit à replacer Nabil Fekir en relayeur, écarte Houssem Aouar sur l’aile gauche et exile sur le banc Memphis Depay. Cette confiance accordée par Génésio a été payée en retour. Et on n’imagine pas l’entraîneur de l’OL se priver à l’avenir de son phénomène. Houssem Aouar et Memphis Depay seront peut-être les premiers à en faire les frais.

Du côté de Lyon, comment ne pas faire la comparaison avec l’un des glorieux anciens, Michael Essien, champion de France à deux reprises en 2004 et en 2005 sous le maillot olympien. Le Ghanéen avait été déniché à Bastia, autre club modeste de Ligue 1 à l’époque. Après deux saisons étincelantes, il avait rejoint Chelsea pour la somme record de 38 millions d’euros, seulement battue cet été par les ventes de Corentin Tolisso (Bayern Munich) et d’Alexandre Lacazette (Arsenal).

Le club du président Jean-Michel Aulas va se faire un plaisir de verser les 8 millions d’euros de l’option achat de son nouvel homme fort. Le retour sur investissement sportif et financier est d’ores et déjà assuré.