LES CHOIX DE LA MATINALE

Cette semaine, on suit les aventures du duo Grace et Frankie, anciennes ennemies devenues amies inséparables, on s’amuse des frasques d’une Briget Jones trash et on plonge dans la série de science-fiction créée par Amazon pour concurrencer Black Mirror.

« Grace et Frankie », couples ronronnants

Grace and Frankie - Season 4 | Official Trailer [HD] | Netflix
Durée : 02:14

On se doutait bien que Frankie (partie avec son amoureux à Santa Fe) et Grace (restée dans la maison de plage de La Jolla, près de San Diego, qu’elle partageait avec son amie) n’allaient pas passer la saison 4 à se chamailler via Skype. Aussi, bien sûr, Frankie rentre vite en Californie auprès de celle qui, d’abord ennemie, est désormais sa meilleure amie. Sinon, rien de bien nouveau dans cette série légère et souvent divertissante de Netflix qu’on avait beaucoup aimée en saison 1, encore assez en saison 2, et beaucoup moins en saison 3.

Cette quatrième saison, trop longue (treize épisodes) n’apporte rien de neuf et brode au petit pied sur la vie pas vraiment passionnante et toujours prévisible des deux couples – les deux épouses répudiées par leurs maris qui ont officialisé leur union homosexuelle – et de leurs assez insupportables enfants. Bien sûr Jane Fonda (Grace, bourgeoise un peu pète-sec) et Lily Tomlin (Frankie, baba cool un peu foldingue) forment un épatant duo. Mais cela ne suffit plus à maintenir l’intérêt. On signalera la participation de Lisa Kudrow (la Phoebe de Friends) mais dans un rôle trop attendu de ravissante idiote. La fin du dernier épisode reste « ouverte ». Une cinquième saison ? Non merci. Renaud Machart

« Grace and Frankie », saison 4, série créée par Marta Kauffman et Howard J. Morris. Avec Jane Fonda, Lily Tomlin, Sam Waterston, Martin Sheen, Lisa Kudrow (Etats-Unis, 2017, 13 x 30 minutes). Sur Netflix à la demande.

« SMILF », mère paumée et bougrement sexy

SMILF Official Trailer (HD) Frankie Shaw/Showtime Comedy Series
Durée : 02:06

L’acronyme « SMILF » – dérivé de « MILF », un mot-clé beaucoup usité par la pornographie – veut dire : « Single Mum I’d Like to Fuck ». Bridgette, le personnage principal de cette série assez crue, interprété par sa créatrice, scénariste et réalisatrice Frankie Shaw, est de ces « mères célibataires bonnes à baiser » (que les âmes prudes nous pardonnent). Mais elle ne fait rien pour se faire désirer, toujours habillée de frusques portées la veille, voire davantage. Quant à sa vie de mère, séparée du père hispanique de son jeune enfant, dans la banlieue de Boston, elle n’a rien de folichon.

Entre crises de boulimie et envies sexuelles urgentes (qu’elle réalise parfois sur le lit dans lequel dort son enfant…), Bridgette cherche du travail, mais se trouve ou exploitée ou peu intéressée par ce qu’elle doit faire. Elle se découvre une alliée en sa mère – jouée assez extraordinairement par Rosie O’Donnell, qui montre un visage non maquillé – dont la vie n’est pas d’un rose absolu non plus et qui s’occupe d’un compagnon dépendant quand elle ne découpe pas des coupons de réduction de produits alimentaires.

La meilleure amie de Bridgette, rencontrée dans un groupe de parole pour boulimiques, est une Afro-Américaine très ronde. Celle-ci a trouvé un moyen de subsistance assez rémunérateur en s’exhibant en petite tenue sur Internet en train de dévorer de manière gloutonne de la crème glacée dégoulinante. Cette Bridget Jones trash et hypersexuelle – le prénom Bridgette n’est pas choisi au hasard – ne fait rien pour plaire. Frankie Shaw est cependant parvenue à la rendre merveilleusement attachante dans ce portrait subtil d’une jeune femme à la dérive mais qui toujours parvient à garder la tête hors de l’eau. R. Ma.

« SMILF », série créée par Frankie Shaw. Avec Frankie Shaw, Miguel Gomez, Samara Weaving, Rosie O’Donnell (Etats-Unis, 2017, 8 X 30 minutes). Sur Canal+ séries et Canal replay à la demande.

« Philip K. Dick’s Electric Dreams », retour vers le passé

PHILLIP K. DICK'S ELECTRIC DREAMS Official Trailer (HD) Amazon Exclusive Series
Durée : 02:12

Après avoir vu Netflix s’arroger la production de l’excellente série futuriste Black Mirror (créée, au départ, au Royaume-Uni), sa plate-forme concurrente, Amazon, a réuni un nombre impressionnant de talents anglais et américains (producteurs, scénaristes, acteurs) pour produire sa propre anthologie de science-fiction : Philip K. Dick’s Electric Dreams. Une libre adaptation de nouvelles de l’écrivain américain Philip K. Dick (mort en 1982), dont l’imagination et l’œuvre ont déjà donné lieu à des films tels que Blade Runner (1982), Total Recall, Minority Report, ou à la série télévisée The Man in the High Castle (2015).

Contrairement à Black Mirror, entièrement due à l’ancien journaliste Charlie Brooker et centrée sur l’aspect cauchemardesque des avancées technologiques actuelles, Philip K. Dick’s Electric Dreams se focalise sur ce que peuvent être le « réel » et ses multiples avatars pour l’être humain. En dix contes indépendants les uns des autres, Philip K. Dick’s Electric Dreams joue de l’anticipation et du fantastique, dans le présent comme dans le futur. Mais laisse un fort sentiment de « déjà-vu », de gentiment daté. Martine Delahaye

« Philip K. Dick’s Electric Dreams », série créée par Ronald D. Moore et Michael Dinner. Avec Bryan Cranston, Steve Buscemi, Sidse Babett Knudsen (Royaume-Uni et Etats-Unis, 2017, 10 × 48 minutes). Sur Amazon Prime Video.