On a testé… le DJI Mavic Air, le drone de compagnie
On a testé… le DJI Mavic Air, le drone de compagnie
Par Jean-Michel Normand
Ce nouveau quadricoptère est conçu pour convertir les néophytes à la photo et la vidéo aériennes.
Le Mavic Air, un minidrone poids plume. / DJI
Déclinaison du Mavic Pro lancé fin 2016, le Mavic Air se présente comme un drone pour tous. Pas un jouet que l’on oubliera rapidement dans un tiroir mais une caméra volante performante et pratique, à utiliser au quotidien. Un appareil de compagnie conçu pour les amateurs d’images capturées sur le vif.
Un drone pour tous – Facile à transporter grâce à son gabarit très réduit (ses dimensions, une fois qu’il est replié, ne dépassent pas 168 mm en longueur et 83 mm en largeur pour une épaisseur de 49 mm), il est conçu pour accompagner son propriétaire en balade car il suffit de quelques dizaines de secondes pour le déplier et le connecter à la radiocommande, qui utilise l’écran d’un smartphone.
Il peut voler 21 minutes et son poids, lui aussi restreint (430 grammes), le classe également dans la catégorie des quadricoptères destinés au grand public. Le Mavic Air privilégie la facilité d’utilisation. « Il offre une approche encore plus aisée et rassurante du drone de loisirs. Tout a été fait dans cette optique », assure-t-on chez DJI. Le Mavic Air est, effectivement, très facile à prendre en main. Rien de compliqué pour le faire évoluer, d’autant qu’il répond immédiatement aux commandes.
Le Mavic Air, replié, tient dans la poche. / DJI
Evitement d’obstacles et gesticulations – Le nouveau drone DJI, relié par une liaison wifi à la radiocommande, peut s’éloigner jusqu’à une distance de 4 km. A la qualité de la liaison GPS et du contrôleur de vol, qui assurent une stabilité et une précision de pilotage impeccables, s’ajoute un système performant d’évitement des obstacles. Sept caméras et capteurs infrarouges composent une cartographie 3D de l’environnement immédiat de l’appareil afin de lui permettre de repérer les obstacles – non plus seulement devant mais également au-dessus et au-dessous de lui – jusqu’à 20 mètres de distance.
Le Mavic Air hérite aussi des fonctions de commande gestuelle inaugurées sur le Spark, un modèle plus petit lancé mi-2017. Dans un périmètre restreint (6 mètres), il répond aux ordres donnés de la main et du bras. Des gesticulations bien précises qui ont pour conséquence de le faire décoller, se poser, avancer, reculer mais aussi prendre des photos ou des vidéos. Il peut aussi suivre à la trace une personne voire un groupe de personnes. En mode « sport », ce quadricoptère peut tutoyer les 70 km/h et il est envisageable de le faire voler par un vent de 36 km/h, mais pas au-delà. Les DJI Goggles qui permettent de vivre un vol « en immersion » sont, évidemment, compatibles.
Le design a été soigné. / DJI
Astéroïde ou boomerang – Agile, le Mavic Air peut évoluer en suivant des trajectoires préprogrammées tout en maintenant automatiquement le sujet que l’on veut filmer au milieu du champ pendant toute la séquence. Aux figures déjà connues (dronie, fusée, cercle…) s’en ajoutent d’autres, comme les séquences dites « astéroïde » (le drone s’éloigne de sa cible à reculons avant de capturer un panorama sphérique) et « boomerang » (il décrit un mouvement circulaire avant de revenir à son point de départ). Des arabesques qui, il n’y a pas si longtemps, exigeaient un sens du pilotage pointu, voire un travail de postproduction, mais que l’on peut déclencher en pianotant sur l’écran du smartphone.
Pour que ces virtualités prennent consistance, le Mavic Air filme en 4K à 30 images par seconde et photographie à 12MP pour produire vidéos et images de grande qualité, voire davantage si l’on sait jouer avec la lumière. La nacelle trois axes, bien à l’abri, contribue à la stabilité de la prise d’images et une fente microSD supplémentaire ainsi qu’un stockage interne de 8 Go assurent la sauvegarde des prises de vue. Ce qui limite le risque – mésaventure classique de tout pilote de drone – de ne plus pouvoir filmer pour cause de saturation de la mémoire interne du drone.
Le DJI Mavic Air n’est guère plus encombrant qu’un smartphone. / DJI
849 euros – Proposé au prix de 849 euros (1 049 euros avec quelques accessoires supplémentaires), le Mavic Air se situe entre le Spark (à partir de 599 euros) et le Mavic Pro (1 199 euros) dans la gamme DJI. Sensiblement plus perfectionné – et à peine plus encombrant – que le premier, il offre des prestations spécifiques (certaines figures de vol préprogrammées, système d’évitement) que le second n’a pas encore intégrées. Que reste-t-il, dès lors, au Mavic Pro ? Une stabilité en vol plus marquée, compte tenu de sa masse, une autonomie supérieure de 10 minutes et, peut-être aussi, des moteurs moins bruyants. Compte tenu de l’écart de prix, c’est peu. Le renouvellement accéléré de ses produits et le quadrillage particulièrement serré du marché auquel se livre la firme de Shenzhen, qui domine outrageusement le marché mondial du drone de loisir et se présente comme « l’Apple chinois », témoignent de sa volonté d’asphyxier ses rivaux asiatiques (Yuneec) comme européens (Parrot). Quitte à organiser une concurrence assez brutale entre ses propres produits avec, comme conséquence, de tirer les prix vers le bas.
Le Mavic Air peut suivre son maître à la trace. / DJI
Conclusion – Le Mavic Air élargit la palette des quadricoptères qui mettent la technologie au service de la facilité d’utilisation. Les résultats, ici, sont convaincants. En outre, les performances en termes de prises de vue sont parfois bluffantes. Problème : cet appareil est proposé à un prix qui l’empêche encore de toucher réellement le très grand public et d’aller bien au-delà du petit peuple des technophiles. Le drone de loisirs, en effet, est un phénomène trop récent pour être devenu un objet tout à fait familier et familial. Aux Etats-Unis, 8 % des foyers disposent d’un drone contre 40 % qui disposent d’une caméra vidéo de type GoPro. Il faudra d’autres appareils comme celui-là pour atteindre l’objectif.