Le ministère de la justice recevra à tour de rôle jeudi 25 janvier au matin les syndicats pour leur présenter « un projet d’accord » alors que débute la onzième journée de mobilisation des gardiens de prisons.

Le ministère précise que « ce seront des rencontres bilatérales », sans toutefois détailler la teneur des propositions. La veille, des discussions bilatérales s’étaient tenues avec le ministère de la justice sans qu’un compromis n’émerge.

La crise touche désormais également les détenus. Jeudi l’un d’eux a déposé un recours pour dénoncer les conséquences du mouvement des gardiens sur sa détention.

« Dans la matinée ou dans la journée, le ministère devrait nous présenter une dernière proposition », a assuré à l’Agence France-Presse (AFP) Jean-François Forget, secrétaire général de l’Union fédérale autonome pénitentiaire-Union nationale des syndicats autonomes (UFAP-UNSA), sans plus de précisions. Elle « devrait être le fruit de toutes les discussions menées depuis plusieurs jours ».

Dans toute la France, de très nombreux centres pénitentiaires restaient bloqués : à Fleury-Mérogis (Essonne), le plus grand centre pénitentiaire d’Europe, une barricade de palettes et de pneus a été montée devant l’entrée de la maison d’arrêt des hommes par la trentaine de surveillants présents ; la prison de Nanterre était quant à elle totalement bloquée par une trentaine d’agents rassemblés, a constaté un journaliste de l’AFP.

« De l’huile sur le feu »

Dans le centre pénitentiaire de Réau (Seine-et-Marne), les agents ont « déposé les clés », a annoncé à l’AFP Martial Delabroye, représentant Force ouvrière (FO), précisant que « les grévistes sont à l’intérieur, mais personne n’a pris le travail ».

A Nice, la situation était tendue jeudi matin où l’intersyndicale bloque à nouveau la maison d’arrêt. « Le directeur est passé menacer de sanctions disciplinaires huit responsables de l’UFAP-UNSA et de la CGT », a déclaré Johann Bataillé, élu UFAP-UNSA.

La veille l’administration pénitentiaire avait demandé aux directeurs de prison d’appliquer désormais des sanctions contre les surveillants qui bloquent les prisons. Une déclaration qui n’a « fait que mettre de l’huile sur le feu », selon Thibault Capelle, délégué FO présent à Fleury-Mérogis. Quand les surveillants ont appris cette demande de sanctions, « ça leur a juste mis un peu plus la rage », a-t-il ajouté.